Lorient : Déclarée irresponsable, la mère accusée d’avoir congelé ses nouveau-nés ne sera pas jugée
ENQUETE•Une ordonnance de non-lieu a été rendue dans cette affaire20 Minutes avec agences
La mère de trois nouveau-nés, découverts congelés en juillet 2017 à Lorient, a été déclarée irresponsable pénalement et ne sera pas jugée pour l’assassinat des nourrissons en raison de ses troubles psychiques, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Lorient. « Au regard des éléments rassemblés par cette information judiciaire, une ordonnance de non-lieu a été rendue le 12 octobre 2021 par les deux magistrats instructeurs saisis, de façon conforme aux réquisitions du parquet, pour cause d’irresponsabilité pénale (…), découlant des troubles psychiques », a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Lorient, Stéphane Kellenberger.
Deux expertises psychiatriques avaient été réalisées en 2018 et en 2020, ainsi qu’une expertise psychologique en 2019. Selon les experts, les troubles présentés par la mère ont entraîné une abolition totale du discernement de la mise en examen et du contrôle de ses actes", a ajouté le procureur. La mère, âgée d’une cinquantaine d’années au moment de la découverte des bébés, avait avoué avoir étouffé les bébés à leur naissance avec un coussin avant de les envelopper dans un sac en plastique et de les conserver pendant plus d’une dizaine d’années dans un congélateur.
Une affaire qui remonte à 2017
En raison d’un déménagement en mars 2017 à Lorient, elle avait dû déplacer les corps sur son lieu de travail. L’un d’eux était toujours présent dans la chambre froide de l’Héliotrope, navire dont elle était chargée de l’approvisionnement. C’est un employé de l’armateur du bateau, la Scapêche, qui avait donné l’alerte en découvrant le corps du bébé dans un sac en plastique alors qu’il s’occupait du chargement du chalutier avant son appareillage au port de Lorient. Les deux autres avaient été retrouvés à son domicile.
La femme avait été mise en examen pour assassinats et placée en détention provisoire avant d’être placée sous contrôle judiciaire. L’ordonnance de non-lieu peut faire l’objet d’un appel dans un délai de dix jours.