Roman Polanski pourrait être jugé pour diffamation après ses propos sur Charlotte Lewis, qui l’accuse de viol
ABUS SEXUELS•Le cinéaste a été mis en examen, après avoir remis en doute dans une interview la véracité de l’accusation d’abus sexuels portée contre lui par l’actriceM.F avec AFP
Roman Polanski n’en a pas fini avec les tribunaux. Le cinéaste pourrait être jugé à Paris après sa mise en examen, a-t-on appris vendredi auprès de ses avocats, confirmant une information de BFMTV. Cette mesure « automatique » intervient près la plainte en diffamation de l'actrice Charlotte Lewis qui l’accuse d’avoir mis en doute la véracité de son accusation pour viol à son encontre.
« La procédure et l’audience nous permettront de rectifier un grand nombre de mensonges et de fausses accusations. Ce qui n’est pas audible devant les médias pourra apparaître devant la justice et être débattu contradictoirement », a indiqué Me Hervé Temime, avocat de Roman Polanski, se disant « parfaitement serein sur le sort de ces poursuites ».
« Une menteuse »
Charlotte Lewis, née en 1967, avait tourné dans le film Pirates réalisé par Roman Polanski en 1986. En 2010, elle avait affirmé à Los Angeles avoir été « abusée sexuellement » par le cinéaste, dans son appartement parisien au début des années 1980, alors qu’elle avait 16 ans.
Dans un long entretien publié par Paris Match en décembre 2019, Roman Polanski « considère que (Charlotte Lewis) est une menteuse, l’assimile à une affabulatrice », a déploré l’avocat de l’actrice britannique, Me Benjamin Chouai, qui a déposé plainte avec constitution de partie civile en mars 2020. Dans son interview à Paris Match, Polanski, visé par d’autres accusations de viol, se réfère à un entretien qu’elle a accordé en 1999 à un tabloïd britannique, News of the World, pour relever des « contradictions » et un « odieux mensonge » de la part de Charlotte Lewis.
De fausses citations ?
Il soulignait la phrase suivante attribuée à Mlle Lewis : « Je savais que Roman avait fait quelque chose de mal aux Etats-Unis, mais je voulais être sa maîtresse (…). Je le désirais probablement plus que lui ne le voulait ». L’actrice a toutefois contesté dès 2010 la véracité des propos. « Nombre des citations qui me sont attribuées dans l’article de News of the World ne sont pas exactes », avait-elle dit.
En février 2020, Roman Polanski a reçu le César de la meilleure réalisation pour « J’accuse ». L’image du départ fracassant de l'actrice Adèle Haenel, quittant la salle en lançant « Bravo la pédophilie ! », avait marqué la cérémonie de remise des prix. Un procès éventuel devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pourrait devoir attendre plusieurs mois voire années, car les délais d’audiencement de cette chambre sont longs.