PROCESCondamnée à quatre ans de prison pour le meurtre de son mari violent

Pas-de-Calais : Condamnée à quatre ans de prison pour le meurtre de son mari violent

PROCESLa Cour d’assises du Pas-de-Calais a condamné à quatre ans de prison une femme qui avait avoué avoir tué son mari violent, en 2015
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Je pense l’avoir tué ». La cour d’assises du Pas-de-Calais a condamné, ce vendredi, Laurence S, à quatre ans de prison ferme pour le meurtre de son mari violent, sans que les débats n’aient permis d’établir scientifiquement les causes du décès.

Magistrats et jurés ont reconnu l’accusée coupable, écartant « l’état de légitime défense ». Ils l’ont également condamnée à cinq ans de suivi socio-judiciaire assorti d’une injonction de soins.

Peine mesurée

« C’est une peine mesurée, que madame accepte. Cela lui permettra de reprendre sa vie en main et passer par autre chose », a réagi, auprès de l’AFP, son avocate Me Emmanuelle Mauro, espérant qu’elle « puisse sortir dans un an » avec des réductions de peine.

En avril 2015, le corps de Reynald S., 49 ans, était découvert sur le lit conjugal : mort depuis une quinzaine de jours, il était en état de putréfaction. Sa femme Laurence, 47 ans au moment des faits, était restée cloîtrée avec lui au domicile. Elle avait affirmé l’avoir étranglé avec la rallonge du fer à repasser alors qu’il essayait de l’étouffer avec un oreiller.

Pendant trois jours, la cour a retracé le parcours du couple, de leur rencontre aux « premières claques » et jusqu’à « l’enfer des derniers mois ». Mais si « dans ce dossier, tous sont derrière Laurence S., y compris dans la propre famille du défunt », dont aucun membre ne s’est porté partie civile, « il vous faudra fixer le prix de la vie d’un homme », a lancé l’avocat général, André Lourdelle, aux jurés, en réclamant neuf ans de prison.

Incompatibles avec une strangulation

Depuis mercredi, la cour peine à déterminer les circonstances du drame. Car les constatations de l’autopsie ne sont « pas compatibles » avec une strangulation à l’aide d’un câble. Des analyses complémentaires n’ont pas non plus permis d’identifier de lésion traumatique expliquant la mort.

En littérature scientifique, « la notion de faux souvenirs existe », a insisté Me Mauro.
Laurence était battue, humiliée, surveillée en permanence, par un homme « colérique, dominateur, bourreau », a-t-elle rappelé. « Monsieur S. a tué madame socialement, professionnellement », il lui « a tout pris jusqu’à sa dignité », a lancé l’avocate.