Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy va connaître ce jeudi son jugement
PROCES•La décision du tribunal correctionnel de Paris est attendue à 10 heures dans l’affaire des dépenses excessives de la campagne présidentielle de 201220 Minutes avec AFP
Nicolas Sarkozy va savoir ce jeudi quel sort lui a réservé la justice dans l’affaire Bygmalion. Le tribunal va en effet rendre sa décision dans l’affaire des dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012, presque deux fois supérieures à leur plafond légal.
La décision du tribunal correctionnel de Paris est attendue à 10 heures. L’entourage de Nicolas Sarkozy n’a en outre pas souhaité donner d’indication sur son éventuelle venue. En mars, il était devenu le premier ancien président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme – trois ans dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence, dans l’affaire dite « des écoutes ». Dans ce dossier, l’ancien locataire de l’Elysée a fait appel.
Dans l’affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy joue une nouvelle fois gros. Après cinq semaines d’audience en mai et juin, le parquet a requis contre lui un an de prison, dont six mois avec sursis. Pendant la campagne pour sa réélection à la tête de l’Etat en 2012, Nicolas Sarkozy a été un « candidat désinvolte », demandant « un meeting par jour », des « shows à l’américaine » et a laissé filer les dépenses sans s’en préoccuper, avait soutenu le parquet dans son réquisitoire à deux voix.
Jugé pour « financement illégal de campagne »
Contrairement à ses 13 coprévenus (anciens cadres de la campagne et de l’UMP ainsi que de la société Bygmalion, qui a organisé les meetings) Nicolas Sarkozy n’est par contre pas mis en cause pour le système de double facturation imaginé pour masquer l’explosion des dépenses de campagne autorisées. Il n’était jugé que pour « financement illégal de campagne ». Il encourt un an d’emprisonnement et 3.750 euros d’amende.
Nicolas Sarkozy a, quant à lui, tout nié en bloc. « Une fable ! », s’était-il emporté à la barre. « Elle est où la campagne qui s’emballe ? Elle est où la campagne en or massif ? », avait-il aussi scandé, prenant tout le monde à partie. « L’argent n’a pas été dans ma campagne, sinon ça se serait vu », avait martelé l’ancien chef de l’État, estimant que Bygmalion – fondé par des très proches de son rival Jean-François Copé – s’était « goinfré » sur sa campagne. Logiquement sa défense avait donc plaidé la relaxe. « Qui a ordonné le système ? Nous n’avons pas assez d’éléments pour le démontrer », avait par ailleurs admis la procureure Vanessa Perrée. La justice dira ce jeudi si elle a trouvé la réponse.