PROCESA Lyon, un baron de la drogue rejugé après douze ans de cavale

Lyon : Un baron de la drogue rejugé après douze ans de cavale

PROCESRachid Belayati est rejugé ce lundi par la cour d’assises spéciale de Lyon pour trafic de stupéfiants en bande organisée, dont il est soupçonné d'être la tête pensante
J.Le. avec AFP

J.Le. avec AFP

L'essentiel

  • L’homme est jugé pour avoir dirigé un vaste réseau de trafic de stupéfiants entre l’Espagne et la région lyonnaise.
  • Les enquêteurs lui imputent neuf convoyages de cannabis entre 2002 et 2004, générant un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros.
  • Condamné une première fois en 2007 par défaut, il était en cavale jusqu’à son interpellation en Espagne en 2019.

Surnommé « Tête d’ampoule », Rachid Belayati, 48 ans, était considéré au début des années 2000 comme un acteur majeur du trafic de cannabis entre l’Espagne et la région lyonnaise. Une réputation qu’il conteste, seul dans son box de la cour d’assises de Lyon, ce lundi, où il est à nouveau jugé.

L’homme avait été condamné une première fois en 2007 par défaut à quinze ans de réclusion criminelle. Il avait fait opposition du verdict, après son interpellation en Espagne en mars 2019. « On me voit comme porteur, ouvreur, si j’étais le patron je n’aurais pas fait ça, cette affaire, ce n’est pas ce que les policiers veulent dire de moi », a déclaré l’accusé au début de son procès.

Un palais de quatre étages en Algérie

L’accusation lui prête le rôle d’organisateur principal d’un réseau d’une vingtaine de trafiquants, déjà jugés, à qui les enquêteurs de la brigade des stupéfiants de la police judiciaire de Lyon imputent neuf convoyages de cannabis entre 2002 et 2004, générant un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros. Selon les enquêteurs, le réseau a opéré par go-fast, puis par camions frigorifiques, pour assurer les transports présumés de cannabis.

L’enquête a été marquée par la saisie de 950 kilos de cannabis en juillet 2003 dans un entrepôt de Corbas, près de Lyon. Des investigations en Espagne et en Algérie ont révélé l’acquisition de résidences de luxe. Selon l’enquêteur de la PJ, entendu lundi matin, Rachid Belayati disposait « d’un palais sur quatre étages, estimé à trois millions par les autorités algériennes qui ont saisi le bien ».

Natif d’un quartier populaire à Rive-de-Gier, dans la Loire, Rachid Belayati conteste le portrait du « donneur d’ordre en contact avec tous les fournisseurs, la tête pensante de ce réseau » décrit par le directeur d’enquête. Verdict ce mardi.