AUDIENCELe procès des attentats du 13-Novembre s’est ouvert ce mercredi

Attentats du 13-Novembre : Le procès « historique » des attaques terroristes à Paris s’est ouvert ce mercredi

AUDIENCELe procès des attentats doit durer neuf mois, jusqu’en mai prochain, une durée inédite
Rachel Garrat-Valcarcel

R. G.-V. avec AFP

Le procès « historique » des attentats du 13 novembre 2015 s’est ouvert ce mercredi peu après 13 heures à Paris, six ans après une nuit de terreur qui a fait 130 morts, des centaines de blessés et a traumatisé la France. Principal accusé, Salah Abdeslam a déclaré ce mercredi dans ses premiers mots à la cour qu’il n’y « a pas de divinité à part Allah », alors qu’il était invité à décliner son identité à l’ouverture de l’audience.

« Tout d’abord, je tiens à témoigner qu’il n’y a pas de divinité à part Allah et que Mohamed est son messager », a déclaré le seul membre encore en vie des commandos. Interrogé ensuite sur sa profession, il a répondu : « J’ai délaissé toute profession pour devenir un combattant de l’Etat islamique ». Barbe noire dépassant de son masque de la même couleur, cheveux sombres mi-longs coiffés en arrière, tee-shirt noir, il a discuté un instant avec ses avocats, Me Olivia Ronen et Martin Vettes, avant de s’asseoir.

1.000 membres des forces de l'ordre mobilisés

Dix autres accusés sont présents dans le box. Trois autres, qui comparaissent libres sont assis hors du box, sur des chaises. Dans la grande salle de 550 places ont pris place une majorité de robes noires d’avocats, et quelques dizaines de parties civiles et de journalistes. Dans la matinée, sous l’œil des caméras, un convoi ultrasécurisé avait quitté la prison de Fleury-Mérogis, où le seul membre encore en vie des commandos djihadistes du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam, est depuis plus de cinq ans incarcéré à l’isolement total.

Près d’un millier de membres des forces de l’ordre seront mobilisés pour la sécurité du procès, dont 630 aux abords du palais et à l’intérieur, selon l’Intérieur. Filmé pour l’Histoire, ce procès va se dérouler sur neuf mois, une durée sans précédent pour une audience criminelle en France. Il est aussi inédit par l’ampleur du dossier – 542 tomes – par son nombre de parties civiles – au moins 1.800 – et par sa charge émotionnelle. Quelque 550 personnes prendront place dans une salle spécialement construite au sein du palais.

Vingt accusés, 14 présents

La cour d’assises spéciale juge au total 20 accusés, soupçonnés d’être impliqués à divers degrés dans la préparation des attaques. Six accusés sont jugés par défaut, dont le donneur d’ordres et vétéran du djihad Oussama Atar, et les « voix » françaises de la revendication de daesh, les frères Fabien et Jean-Michel Clain, tous trois présumés morts en Syrie. Les deux premiers jours d’audience seront essentiellement consacrées à l’appel des parties civiles. Les témoignages de rescapés et proches des victimes ne débuteront que le 28 septembre, pour cinq semaines.

Le vendredi 13 novembre 2015, la nuit de terreur débute à 21h16 : trois kamikazes vont se faire exploser aux portes du Stade de France, pendant une rencontre amicale de football entre la France et l’Allemagne. Au cœur de Paris, deux commandos de trois hommes mitraillent à l’arme de guerre des terrasses de cafés et de restaurants et tirent sur la foule d’un concert au Bataclan, où l’assaut sera donné peu après minuit.