Six ans de prison requis pour un trafiquant de cornes de rhinocéros
BRACONNAGE•Des condamnations ont été demandées à l'encontre de huit prévenus
C. A. avec AFP
Les mots du ministère public ont été forts, à la hauteur du massacre. Selon le procureur de la République de Rennes Vincent Mailly, le trafic de cornes de rhinocéros et de défenses d’éléphants jugé par la Juridiction interrégionale spécialisée constitue « un véritable massacre culturel et écologique ». Depuis lundi, neuf hommes sont poursuivis pour ce vaste trafic. Des peines allant de deux ans avec sursis à six ans de prison ferme ont été requises à l’encontre des huit prévenus.
Les peines les plus lourdes ont été requises à l’encontre des quatre membres des « Rathkeale Rovers », un groupe criminel issu de la communauté irlandaise des gens du voyage, dont l’arrestation en septembre 2015 avait marqué le début de l’enquête. Tom Greene, 33 ans, qui avait été arrêté à deux reprises en possession de quatre défenses d’éléphant puis d’une corne de rhinocéros, a été qualifié par le magistrat de « prédateur qui ne tient pas le fusil » et de « VRP de la corne de rhinocéros ». Six ans de prison ont été requis à son encontre. Pour son frère Richard O’Riley, 35 ans, qui l’accompagne dans ses affaires, le procureur a exigé quatre ans de prison.
Aucun des Britanniques n’était présent
Leurs complices Edward Gammel, 29 ans, et Daniel Mc Carthy, 33 ans, ont, quant à eux, pris un an de prison. Le magistrat a demandé que des mandats d’arrêt soient lancés à leur encontre, aucun des prévenus de nationalité britannique ne s’étant présenté à la barre.
M. Mailly a requis cinq ans de prison dont deux ans avec sursis assorti d’un mandat de dépôt, contre de David Ta, chef d’entreprise de 51 ans, spécialisé dans l’exportation d’antiquités et de parfums, soupçonné d’avoir dirigé une filière franco-vietnamienne de trafic de défenses d’éléphant. Il a qualifié de « pas très convaincantes » les explications du prévenu, chez qui 14 défenses d’éléphants d’Afrique avaient été découvertes cachées sous une palette, sans document justificatif valide, en mai 2016. Trois ans ont été requis, dont deux avec sursis, à l’encontre de Quan Do Danh, 41 ans, chez qui « un atelier de découpe d’ivoire » a été découvert.
D’après l’association Robin des Bois, le prix du kilo de corne de rhinocéros se monnayait à environ 100.000 euros le kilo au moment des faits.