PROCESUn CRS condamné à 18 mois de sursis pour des violences sur un bénévole

Calais : Un CRS condamné à 18 mois de sursis pour des violences sur un bénévole

PROCESSur les trois policiers jugés pour avoir violenté un bénévole britannique lors d’une évacuation de migrants, à Calais, un seul a été reconnu coupable et condamné par le tribunal de Boulogne-sur-Mer
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Un CRS a été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour violences et falsification de procès-verbal. Ses deux subordonnés ont été relaxés.
  • Il était accusé d’avoir agressé un bénévole britannique en marge d’une évacuation de migrants à Calais.
  • Des vidéos produites à l’audience ont permis de contredire la version soutenue dans les PV des trois policiers.

Jeudi, un CRS a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et deux ans d’interdiction d’exercer pour avoir agressé un bénévole britannique à Calais en marge d’une évacuation de migrants et falsifié son procès-verbal. Les deux autres policiers jugés ont été relaxés.

Le parquet de Boulogne-sur-Mer avait requis, en juin, un an d’emprisonnement avec sursis et cinq ans d’interdiction d’exercer contre le brigadier-chef. Six mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer d’un an avaient été requis contre les deux autres, soupçonnés d’avoir modifié leurs témoignages pour corroborer celui de leur chef.

Des vidéos qui contredisent les PV des policiers

Le 31 juillet 2018, les trois CRS participaient à une opération d’évacuation de migrants sous un pont à Calais, point de passage vers l’Angleterre. Dans son PV d’interpellation, le brigadier-chef affirmait que des associatifs Britanniques « véhéments » s’en étaient mêlés, et qu’il avait, « dans un réflexe de défense », repoussé l’un d’eux, Tom Ciotkowski, qui tombe et l'« entraîne avec lui au sol ». Les deux PV de témoignages d’un brigadier et d’un gardien de la paix, qui était lui dans le fourgon au moment des faits, corroboraient ses déclarations.

Le bénévole de Help Refugees avait été interpellé puis jugé pour outrage et violences sur policier. Il avait été finalement relaxé, en 2019, grâce à des vidéos prises par des associatifs qui contredisent les dires des fonctionnaires.

Sur la base du rapport de l’IGPN, le parquet avait renvoyé en correctionnelle les trois fonctionnaires, tous pour faux en écriture publique et le brigadier-chef pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique sans ITT.

Sur les vidéos diffusées à l’audience en juin, on voyait Tom Ciotkowski bousculé par le brigadier-chef et tombant, seul, sur la route par-dessus la glissière, au moment où passe un camion.

« Quand on est au parquet, on doit être en mesure d’avoir des PV clairs, objectifs » et pouvoir avoir « confiance », avait souligné la procureure Dorothée Perrier, disant avoir la « désagréable impression » que les PV, « dont le contenu ne correspond pas du tout à la vérité », « c’est pour couvrir des violences et justifier une interpellation intempestive ».

Outre la sanction pénale, il y a eu des sanctions administratives. L’un des deux subordonnés a eu un blâme, l’autre n’a pas été sanctionné. Le brigadier-chef, lui, est passé en conseil de discipline qui a proposé une semaine d’éviction.