Marseille : Le Rocher Mistral, « Puy du Fou provençal », poursuivi par France Nature Environnement
DURA LEX, SED LEX•Assigné pour une atteinte à une importante colonie de chauves-souris et une construction sans permis, le Rocher Mistral dénonce « une opposition idéologique »Alexandre Vella
L'essentiel
- Le Rocher Mistral, parc à thème sur la Provence, est installé au château de La Barben, près d’Aix-en-Provence.
- Il est assigné en justice par France Nature Environnement (FNE) qui reproche notamment une atteinte à une colonie d’espèce de chauves-souris menacées d’extinction et une construction sans permis.
- « Il nous a été refusé et on a développé quand même, parce qu’il y a 200 emplois en jeu, répond le responsable du parc. Tout est démontable : si demain on est condamné à démonter et bien on démontera. »
Après les lumières des spectacles et des invités de marque de son inauguration, le Rocher Mistral, parc à thème sur la Provence, installée au château de La Barben, à 20 minutes d’Aix-en-Provence, se trouve devant la justice. Assigné par France Nature Environnement (FNE) qui reproche notamment une atteinte à une colonie d’espèce de chauves-souris menacées d’extinction et une construction sans permis. « Ils sont dans l’illégalité sur les chauves-souris, sur le passage de camion de plus de 3,5 tonnes sur le petit pont de pierre, sur la construction du marché, et sur leur parking de 500 places qui aurait nécessité une étude d’impact », liste Stéphane Coppey, le président de la FNE 13.
Des accusations réfutées pour l’essentiel par Frédéric de Lanouvelle, directeur général adjoint du Rocher Mistral. « Il y a un camion qui est passé une fois et qui n’était pas de chez nous. Pour la colonie de chauve-souris on a travaillé avec des spécialistes, aménagés une salle exprès, et la colonie, qui migre a chaque mois d’août, est revenue plus nombreuse en avril. Enfin, pour le parking, nous louons un terrain à privée à côté du zoo [situé juste à côté] », répond-il.
« Il y a 200 emplois en jeu »
Le parc devrait en revanche reconnaître sans mal sa responsabilité sur l’aménagement du marché, réalisé sans permis : « Il nous a été refusé et on a développé quand même, parce qu’il y a 200 emplois en jeu. Tout est démontable : si demain on est condamné à démonter et bien on démontera. Mais toutes les équipes de billetterie et d’accueil peuvent rentre chez elles ». Frédéric de Lanouvelle tient pour capitale ce marché qui permet de « prolonger l’expérience » et assume l’exécution à marche forcée des travaux pour une ouverture rapide. Une condition « vitale » pour le succès de ce projet à 30 millions d’euros quitte à occasionner quelques ratés.
« Quand on se rend compte qu’il y a une déclaration qui n’a pas été faite, souvent par méconnaissance, on prend contact avec les services de l’État pour régulariser la situation », détaille-t-il. « Nos discussions avec le préfet et le sous-préfet sont toujours très constructives ».
Audience mardi à Aix
Pour autant le projet, conduit en temps de record de 18 mois, n’est pas terminé. « Dans sa version 2022, le parc fera 8,5 hectares ». « L’étude d’impact est bouclée », ajoute Frédéric de Lanouvelle. Le Rocher Mistral attend désormais le permis d’aménager. 80 hectares de surface agricoles (pistachiers, amandiers, lavandes, ruches et vignes), que pourront parcourir les visiteurs, devraient voir le jour.
Globalement le parc à thème dénonce l’hostilité « du maire, de trois riverains pour qui le quotidien est bousculé, on les comprend, et d’une association ». Cette dernière mènerait une opposition « idéologique », estime-t-il. Face à la manière dont le Rocher Mistral se confronte aux législations, le président de la FNE 13, Stéphane Coppey, s’interroge : « Au-delà des aspects environnementaux, on se demande si les lois s’appliquent différemment selon que vous soyez riche ou manant. » La réponse ne devrait pas tarder à tomber. L’audience, si les avocats ne réclament pas de reports, est prévue pour ce mardi, au tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence.