L’attaque avait profondément traumatisé la communauté catholique. Six ans après l’assassinat du père Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) en 2016, le procès de quatre personnes s’ouvrira devant la cour d’assises spéciale de Paris du 14 février au 11 mars 2022, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

L’assassinat de ce prêtre, cible hautement symbolique, avait eu un retentissement international. Les deux assaillants, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, qui se réclamaient de l’organisation terroriste Daesh, avaient été abattus par la police.

L’ombre de Rachid Kassim

Parmi les quatre accusés figure l’instigateur probable de l’attentat, Rachid Kassim, visé par un mandat d’arrêt et présumé mort. Ce djihadiste, également accusé d’avoir téléguidé l’attentat de Magnanville et plusieurs projets d’attaques en France, aurait été tué en 2017 dans la zone irako-syrienne. Il sera jugé pour « complicité d’assassinat ».

Trois autres accusés, Jean-Philippe Steven Jean-Louis, Farid K. et Yassine S., seront jugés pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Tous trois sont soupçonnés de s’être associés aux assaillants en étant informés de leurs intentions terroristes, mais pas forcément de leur projet précis.

Des assaillants tués par la police

Le 26 juillet 2016, douze jours après l’attentat qui avait 86 morts à Nice, le père Jacques Hamel, 85 ans, vient de terminer sa messe matinale devant trois religieuses et un couple de paroissiens quand les deux assaillants entrent par la sacristie. Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, 19 ans, tous deux fichés S, forcent le prêtre à s’agenouiller.

Adel Kermiche lui porte deux coups de couteau à la gorge pendant qu’un paroissien de 86 ans est obligé de filmer l’assassinat avec un téléphone avant d’être poignardé à son tour. Blessé à la gorge, au bras et dans le dos, il a toutefois survécu. Les deux assaillants seront ensuite abattus par la police à la sortie de l’église de cette petite ville de la banlieue industrielle de Rouen.