Montpellier : Jusqu’à un an de prison ferme au procès du commando de la faculté de droit
VIOLENCES•Des grévistes avaient été délogés violemment, en mars 2018, dans un amphithéâtreN.B. avec AFP
L’ex-doyen de la faculté de droit de Montpellier (Hérault), Philippe Pétel, a été condamné ce vendredi, devant le tribunal correctionnel, à 18 mois de prison avec sursis, et un ancien professeur, Jean-Luc Coronel, membre du commando, à six mois de prison ferme, dans l’affaire de l'évacuation violence d'un amphithéâtre, en 2018.
L’épouse de ce professeur, poursuivie pour avoir recruté les autres membres du commando, a quant à elle été condamnée à la même peine que son mari. Une peine qu’elle devra, comme lui, exécuter à son domicile, sous surveillance électronique.
Ils avaient délogé des grévistes
Martial Roudier, le fils du fondateur du groupuscule identitaire de la Ligue du Midi, accusé d’avoir fait partie du commando qui a participé à l’évacuation des militants, a écopé de la peine la plus sévère ce vendredi, avec un an de prison ferme. Trois autres hommes, un jouteur sétois, un ancien officier supérieur et un chômeur, ont été condamnés à une peine de six mois de prison ferme, sous bracelet électronique.
Philippe Pétel, qui a admis lors du procès avoir « donné son aval » au coup de force, a également été condamné à deux ans de suspension de la fonction publique et Jean-Luc Coronel à un an, avec, néanmoins, l’obligation de travailler. Les deux anciens professeurs de la prestigieuse faculté ont « basculé du côté obscur de la force », avait estimé le procureur de Montpellier, Fabrice Bélargent, lors de ses réquisitions.
« Une détestation de l’extrême gauche »
« Personne ne peut se substituer à l’Etat pour exercer des violences », avait martelé le procureur de Montpellier, lors de leur procès. « Le plus petit dénominateur commun » entre les sept prévenus, ayant tous, sauf l'ex-doyen, des liens avérés avec l’extrême droite, est « une détestation de l’extrême gauche », avait analysé le magistrat.
Dans la nuit du 22 au 23 mars 2018, alors que la faculté était occupée par des militants, des syndicalistes et des étudiants, venus pour l’essentiel de la faculté de lettres, un commando d’individus cagoulés s’était introduit dans l’amphithéâtre. Armés de planches en bois et, pour l’un d’eux, d’un pistolet à impulsions électriques, ils avaient délogé par la force les grévistes, faisant une dizaine de blessés légers. Les images de l’expédition punitive avaient circulé sur les réseaux sociaux, suscitant stupeur et indignation.
Dénonçant une justice « partiale » et « bourgeoise », les victimes s’étaient désistées, dès le début du procès, en mai. « 22 mars, ni oubli ni pardon » ont inscrit, ce vendredi matin, certains des proches de victimes ; sur une pancarte fixée sur les grilles du tribunal.