ENQUETEOuverture d’une information judiciaire pour l’affaire Maïcol à Nice

Affaire Maïcol : Le parquet ouvre une information judiciaire après la mort d’un jeune homme lors d’une course-poursuite à Nice

ENQUETESelon l’avocat de la famille Me Nabil Boudi, l’enquête IGPN a mis en lumière « un comportement fautif des policiers »
Elise Martin

E.M. avec AFP

L'essentiel

  • Le 10 janvier 2021, Maïcol Goncalves-Furtado, 20 ans, est mort lors d’une course-poursuite avec la BAC.
  • Le rapport de l’IGPN, dévoilé le mois dernier, a mis en lumière des éléments à charge à l’encontre des policiers.
  • Le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, a alors estimé devoir ouvrir une information pour que les investigations se poursuivent.

Une information judiciaire pour homicide et blessure involontaires a été ouverte ce vendredi après la mort en janvier de Maïcol Goncalves-Furtado, 20 ans, lors d’une course-poursuite avec la brigade anticriminalité à Nice. Le mois dernier, le rapport de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) mettait en cause les policiers. La famille de la victime avait alors confié à 20 Minutes vouloir un procès.

« Après avoir reçu les observations des parties au dossier après l’enquête initiale menée par l’IGPN, j’ai estimé devoir ouvrir une information judiciaire pour que les investigations se poursuivent dans ce cadre juridique sous l’autorité d’un magistrat instructeur », a indiqué le procureur de Nice Xavier Bonhomme.

Ce vendredi, Feïza Ben Mohamed, une proche et l’instigatrice d’une marche pour Maïcol, a indiqué à 20 Minutes que cette « décision tant attendue » était « bonne nouvelle ». « C’est une première étape dans le chemin qui mènera la famille jusqu’à la vérité et la justice. Il est important qu’elle puisse faire son deuil grâce à un procès équitable. »

Une note qui excluait toute course-poursuite pour refus d’obtempérer

Le 10 janvier vers 22 heures, en plein confinement, Maïcol avait fui la police au volant d’une moto avec un ami sur le siège passager. Il avait perdu le contrôle du véhicule et chuté dans un tunnel. D’une part, une note de la direction départementale du 20 août excluait toute course-poursuite et la prise de risque qu’elle engendre, pour un simple refus d’obtempérer. D’autre part, pour avoir le droit d’engager une course-poursuite, les policiers devaient recevoir l’autorisation de leur centrale radio d’information et de contrôle. Or s’ils l’ont prévenue, les policiers n’ont pas attendu la réponse.

Selon l’avocat de la famille Me Nabil Boudi, l’enquête IGPN a mis en lumière « un comportement fautif des policiers dont la voiture n’a cependant pas été au contact du deux-roues de la victime ». « Rien ne justifiait l’engagement d’une course-poursuite dangereuse et disproportionnée pour un fait relevant de la simple contravention », a-t-il réagi, soulignant que la centrale avait par ailleurs dit aux policiers qu’il ne se passait rien de grave à Nice ce soir-là.

Le décès de Maïcol avait suscité une vive émotion aux Liserons, quartier sensible de l’est de Nice et une manifestation pour réclamer toute la lumière sur l’affaire avait eu lieu début mars, rassemblant une centaine de personnes.