Rennes : Peines réduites pour les policiers qui avaient tué Maëva sur un passage piéton
ACCIDENT•En 2020, Maëva Coldeboeuf, 21 ans, avait été mortellement percutée par une voiture banalisée qui partait en interventionC. A.
L'essentiel
- La cour d’appel de Rennes a condamné deux agents à une peine de dix mois de prison avec sursis pour avoir mortellement fauché une piétonne.
- La jeune accompagnatrice scolaire avait traversé l’avenue Sergent-Maginot sur un passage piéton, à côté d’un autre homme qui avait été gravement blessé.
- La question de l’urgence de cette intervention s’était longuement posée.
La culpabilité des deux policiers a été confirmée. Mardi, la cour d’appel de Rennes a condamné deux agents à une peine de dix mois de prison avec sursis pour avoir mortellement fauché une piétonne en janvier 2020 à Rennes, rapporte Ouest-France. La victime s’appelait Maëva Coldeboeuf et était âgée de 21 ans.
Ce soir-là, la jeune accompagnatrice scolaire avait traversé l’avenue Sergent-Maginot sur un passage piéton, à côté d’un autre homme. Ce dernier avait été gravement blessé mais s’en était sorti. Maëva avait succombé à ses blessures quelques heures après son admission à l’hôpital.
L’enquête avait déterminé que les deux piétons avaient bien traversé sur un passage protégé mais qu’ils étaient cachés par un bus encore à l’arrêt. La voiture de la brigade cynophile, lancée à pleine vitesse car appelée en renfort, avait percuté les deux jeunes. Les expertises ont démontré que les deux hommes roulaient entre 67 km/h et 72 km/h et avaient bien actionné leur gyrophare, mais pas leur sirène.
L’urgence de cette intervention longuement interrogée
« Le deux tons, on le met rarement la nuit parce que ça réveille tout le monde, ça fait du bruit, ça fait peur aux gens », s’était défendu le conducteur lors du procès en première instance. Les deux policiers expérimentés avaient été condamnés à douze mois de prison avec sursis. La cour d’appel a été plus clémente.
La question de l’urgence de cette intervention s’était longuement posée. La loi indique que la police est en droit de déroger au Code de la route mais uniquement en cas d’urgence et « sous réserve de ne pas mettre en danger les autres usagers ». Ce soir-là, la brigade cynophile avait été appelée en renfort après la découverte de d’éventuels consommateurs de cannabis dans un hall d’immeuble du quartier de Villejean. « Il n’y a pas d’évocation d’une urgence, d’un danger vital ou d’un risque d’émeute », avait fait remarquer le président du tribunal.