Nantes : Le CHU condamné après le suicide d’une ado ayant dénoncé une agression sexuelle
PSYCHIATRIE•La jeune femme, soignée en psychiatrie, avait mis fin à ses jours dans sa chambre. Deux jours plus tôt, elle avait déposé plainte pour une agression sexuelleF.B. avec AFP
Elle s’était donné la mort en décembre 2014 alors qu’elle était hospitalisée en psychiatrie. Le tribunal administratif de Nantes a condamné le CHU de Nantes à indemniser à hauteur de 128.000 euros la famille d’une adolescente qui s’est suicidée deux jours après avoir dénoncé une agression sexuelle sur le site hospitalier de Saint-Jacques.
« Les fautes commises par l’hôpital Saint-Jacques sont directement à l’origine du décès de la jeune fille » et « le CHU de Nantes doit être condamné à indemniser l’intégralité des préjudices découlant de ce décès », peut-on lire dans le jugement daté de mercredi et consulté par l’AFP vendredi.
La plainte classée sans suite
L’adolescente de 15 ans était hospitalisée depuis juillet 2014 à l’hôpital Saint-Jacques, qui dépend du CHU, en raison de troubles du comportement alimentaire. Elle avait déjà commis deux tentatives de suicide en juin 2014. Elle avait déposé plainte pour une agression sexuelle survenue le 6 décembre 2014 dans le parc de l’établissement à l’occasion d’une promenade qu’elle effectuait seule.
La plainte avait « été classée sans suite en raison de l’impossible identification de l’auteur des faits allégués », indique le jugement. Le tribunal administratif a estimé que l’absence de surveillance de l’adolescente lors de sa sortie dans le parc « n’est pas révélatrice d’une faute dans l’organisation du service susceptible d’engager la responsabilité du CHU de Nantes ».
Une « défaillance dans la surveillance »
En revanche, le fait qu’elle ait pu le surlendemain se suicider par pendaison avec une ceinture dans sa chambre « révèle une défaillance dans la surveillance et une faute dans l’organisation du service », peut-on lire dans le jugement.
La famille (parents, frères, demi-frères et grands-parents) réclamait 325.000 euros d’indemnisation.