ENQUETELe maire du Barcarès en garde à vue pour extorsion en bande organisée

Le Barcarès : Le maire Alain Ferrand en garde à vue pour extorsion en bande organisée

ENQUETEL’élu de 61 ans avait déjà été condamné par la justice il y a plusieurs années
Nicolas Bonzom

N.B. avec AFP

Le maire de la station balnéaire du Barcarès (Pyrénées-Orientales), et premier vice-président de l’agglomération de Perpignan, Alain Ferrand (divers droite), a été placé mardi en garde à vue, notamment pour extorsion en bande organisée, a annoncé, ce mercredi, le parquet de Marseille.

« L’information judiciaire ouverte en 2020 porte sur des soupçons d’irrégularités dans la création et la mise en place de taxes ou droits, imposés par le maire, sans base légale, à des commerçants et gérants de campings, ainsi que sur les conditions dans lesquelles ces sommes prétendument dues ont été exigées », indique le communiqué du parquet. Des soupçons de pressions sur des commerçants et des chefs d’entreprise pour financer des animations dans la cité balnéaire sont visés.

Cinq personnes en garde à vue

Mardi matin, des policiers de la brigade financière de la DTPJ de Montpellier ont procédé à cinq interpellations et des perquisitions à la mairie du Barcarès, à la demande d’un magistrat de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille. « Les investigations ont par ailleurs mis en évidence la soustraction ou la destruction de documents en vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité », ajoute le parquet.

Au total, « cinq personnes ont été placées en garde à vue, parmi lesquelles le maire et le premier adjoint chargé de l’urbanisme, des chefs d’extorsion en bande organisée, concussion [perception illicite d’argent par un fonctionnaire] et destruction de preuves, faits commis de 2015 à 2021 ».

Alain Ferrand, 61 ans, avait déjà été condamné par la justice il y a plusieurs années et déclaré inéligible. Le maire et sa femme Joëlle se sont succédé à l’hôtel de ville du Barcarès, au gré des inéligibilités de l’un et de l’autre. Restaurateur et patron de discothèque et du casino, il a été condamné en 1999 à trois ans d’inéligibilité pour abus de biens sociaux. Il a également été condamné par la suite pour prise illégale d’intérêts et pour fraude fiscale.