Rouen : 200.000 euros requis contre Renault après la mort d’un salarié d’usine en 2016
ACCIDENT DU TRAVAIL•Selon les proches de la victime et leur avocat, Jérôme Deschamps n’avait reçu aucune formation sur la machine qui l’a finalement tuée20 Minutes avec agences
Le parquet de Rouen a requis mardi une amende de 200.000 euros contre une usine de Renault située à Cléon (Seine-Maritime). L’usine est accusée d’homicide involontaire après la mort d’un salarié de 33 ans, père de deux enfants, en 2016.
« Il y a un cumul de fautes de la part de l’employeur, avec un lien de cause à effet avec le décès » de la victime, a estimé Marion Meunier, vice-procureure de la République à Rouen. Renault SAS est également poursuivie. La décision sera rendue le 31 mai.
Un simple accident d’inattention ?
Jérôme Deschamps est décédé le 17 mars 2016 après un accident survenu sept jours plus tôt. Le trentenaire avait été retrouvé inanimé, écrasé par le caisson du compartiment de séchage d’une machine à laver industrielle. Le parquet a notamment dénoncé une « absence d’évaluation préalable des risques » et le fait que la victime n’avait pas reçu « de formation spécifique à cette machine ».
« Il n’avait aucune formation sur la machine », a affirmé l’avocat du frère et de l’épouse de la victime, parties civiles aux côtés de la CGT. « Le compagnonnage, tel qu’il se pratique chez Renault, n’est pas une formation. Dans la réalité, les salariés s’auto-forment. »
L’ancien directeur de l’usine a cependant parlé d’une « faute d’inattention ». « C’est un accident dramatique », a déclaré Paul Carvalho. Pour l’avocat de la défense, la victime a même fait « quelque chose de totalement interdit : il s’est glissé dans une machine en marche », mettant en avant les 15 ans d’expérience de Jérôme Deschamps et ses nombreuses formations de sécurité.