DRAME EN MERL’enquête sur le naufrage du « Bugaled Breizh » relancée en Angleterre

Bretagne : L’enquête sur le naufrage du « Bugaled Breizh » va se poursuivre en Angleterre

DRAME EN MERCinq marins avaient péri après le naufrage du chalutier au sud-ouest de l’Angleterre en 2004
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • L’enquête sur le naufrage du Bugaled Breizh va être relancée en Angleterre.
  • L’audience de la justice britannique se tiendra pendant deux ou trois semaines en octobre.
  • Cinq marins bretons avaient péri dans le naufrage du chalutier en 2004 au sud-ouest de l’Angleterre.

Connaîtra-t-on un jour la vérité sur le naufrage du Bugaled Breizh ? Dix-sept ans après le drame qui avait coûté la vie à cinq marins bretons, l’enquête est en tout cas relancée de l’autre côté de la Manche avec une audience de la justice britannique qui se tiendra pendant deux à trois semaines à partir de début octobre. Le 12 mars à Londres, le juge chargé de l’affaire Nigel Lickley avait assuré qu’il mènerait une « enquête complète, rigoureuse et juste », présentant ses condoléances aux proches des marins disparus. Le Bugaled Breizh avait sombré en quelques secondes le 15 janvier 2004 au sud-ouest de l’Angleterre, emportant par le fond les cinq marins qui se trouvaient à bord.

La justice française a définitivement mis fin à son enquête dans cette affaire en juin 2016, incapable de trancher entre l’hypothèse d’un accident de pêche et celle d’un naufrage provoqué par un sous-marin qui aurait accroché un des câbles du chalutier breton. Mais une procédure avait été lancée devant la justice britannique à Truro en Cornouailles, deux corps ayant été repêchés par les Anglais, relançant les espoirs des proches des victimes quant à un dénouement de l’affaire. La procédure a été ajournée l’année dernière en raison notamment de la crise sanitaire, avant d’être transférée à un juge de la cour de l’Old Bailey à Londres.

Un sous-marin présent sur la zone du naufrage ?

Le lendemain du drame, un exercice de l’Otan, impliquant les marines de plusieurs pays, devait se tenir non loin de la zone du naufrage. Cependant, sans une levée du « secret-défense » entourant ces manœuvres, impossible de valider ou d’infirmer cette piste. Sur ce point, le juge britannique a indiqué que le ministère britannique de la Défense a affirmé qu'« aucun sous-marin non-allié » ne se trouvait dans la zone lors du naufrage.

S’adressant à lui Thierry Lemétayer, fils de l’un des pêcheurs disparus, a souligné le souhait des familles que soient pris en compte tous les avis des experts avant que le dossier n’arrive devant un jury. « Je voulais dire notre reconnaissance envers la justice britannique », a-t-il déclaré, remerciant le ministère de la Défense pour sa participation à l’audience.

Avocat représentant le ministère, Edward Pleeth a convenu que les éléments au sujet de la présence de sous-marins devaient être évoqués, mais « principalement pour dissiper les suspicions du public ». Ministère de la Défense et Royal Navy ont démenti toute implication de la part d’un sous-marin britannique.