Une première condamnation est tombée lundi, après les trois soirées de violences urbaines constatées dans la métropole lyonnaise, de jeudi à samedi. Interpellé jeudi soir dans le quartier de La Duchère (Lyon 9e), un jeune homme de 20 ans a ainsi été condamné, en comparution immédiate, à huit mois de prison ferme avant d’être écroué. Le ministère public avait demandé plus tôt, deux ans d’emprisonnement, dont un avec sursis, à l’encontre du prévenu, jugé pour « violences aggravées » et « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ».

Relaxé pour ce dernier motif, celui-ci a vu sa peine assortie d’une interdiction de port d’arme de cinq ans. « Sa démarche, sa corpulence et sa casquette ont conduit les policiers à le reconnaître formellement », a estimé dans son réquisitoire le procureur, pour qui « l’effet de groupe et la volonté de se valoriser » ont pu expliquer le choix de participer aux émeutes.

« J’ai voulu faire mon enquête, c’est tout »

Tout au long de l’audience, le prévenu a contesté son implication dans les affrontements qui avaient opposé ce soir-là des jeunes et la police, accusée par des habitants du quartier d’avoir été impliquée dans le grave accident de scooter d’un jeune de 13 ans le jour précédent. Durant les échauffourées, six véhicules avaient été incendiés. « J’ai vu que ça s’est embrasé. J’ai voulu faire mon enquête, c’est tout », a affirmé lundi dans son box le jeune homme, prétextant qu’il cherchait alors à savoir qui venait d’incendier le scooter de son frère sur un parking du quartier.

« C’était horrifiant, ce qui s’est passé. A aucun moment, je me suis mêlé à eux », a-t-il souligné en parlant des fauteurs de troubles et en soulignant que son frère était alors réfugié dans son lycée, situé à proximité des violences. « Il a bien appris son texte, mais il n’est pas crédible une seconde », a plaidé l’avocat de deux policiers constitués parties civiles.

21 personnes arrêtées dans les différents débordements

Selon ces derniers, le jeune homme, identifiable avec sa casquette rose, la visière portée sur le côté, parmi une trentaine d’individus habillés de noir, a bien été vu en train de jeter des projectiles vers les forces de l’ordre. « Aucune casquette rose n’est apparue dans les images vidéos versées à la procédure », a répondu le conseil du prévenu.

Le jeune homme, connu de la justice pour des dégradations en 2015, « ne doit pas porter seul le poids de la responsabilité collective des émeutes de la Duchère », a-t-il ajouté en demandant la relaxe. Au total, 21 personnes, dont une majorité de mineurs, ont été arrêtées dans les différents débordements ayant eu lieu la semaine passée autour de Lyon.