COUR D'ASSISESGeorges Tron condamné à cinq ans de prison pour viol et agression sexuelle

Procès Georges Tron : L'ex-secrétaire d'Etat condamné en appel à cinq ans de prison, dont trois ans ferme, pour viol et agression sexuelle

COUR D'ASSISESGeorges Tron et Brigitte Gruel avaient été acquittés en première instance en 2018
20 Minutes avec AFP

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La cour d’assises de Paris a condamné mercredi en appel l’ex-secrétaire d’Etat Georges Tron à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour viol et agression sexuelle en réunion sur une collaboratrice de sa mairie de Draveil en 2009-2010. Sa coaccusée Brigitte Gruel, alors son adjointe à la Culture, a, elle, écopé de deux ans avec sursis. La cour a en revanche acquitté les deux accusés de faits similaires que leur reprochait une deuxième plaignante.

Neuf ans après le début de cette affaire, le maire LR de Draveil (Essonne) a été rejugé au côté de son ancienne adjointe à la Culture, Brigitte Gruel. Deux femmes de 42 et 44 ans, Virginie Ettel et Eva Loubrieu, les accusaient de leur avoir imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010 lors de relations à trois.

Georges Tron contraint à démissionner de son poste de secrétaire d’Etat

L’affaire avait éclaté en mai 2011, dix jours après la retentissante arrestation à New York de Dominique Strauss-Kahn, alors patron du Fonds monétaire international, accusé de viol par une femme de chambre. L’ancien député, maire de Draveil (30.000 habitants) depuis 1995, avait été contraint à démissionner le 29 mai 2011 de son poste de secrétaire d’Etat à la Fonction publique.

Les accusés de 62 ans, qui ont toujours clamé leur innocence, avaient été acquittés en novembre 2018 par la cour d’assises de Seine-Saint-Denis. Le parquet avait fait appel. En première instance, l’avocat général avait requis six ans de prison ferme contre Georges Tron et quatre contre Brigitte Gruel. Il avait aussi réclamé cinq ans d’inéligibilité et leur inscription sur le fichier des délinquants sexuels.

« C’est une grande victoire pour toutes les femmes »

En costume sombre, l’ex-secrétaire d’État a écouté la sentence impassible, sans laisser transparaître la moindre émotion. Dans un silence lourd, il a alors remis sa montre à son avocat, Me Antoine Vey, puis est allé se placer dans le box vitré des accusés. Escorté par des gendarmes, il est parti en prison. Dans sa décision, la cour a souligné la « contrainte morale » exercée par les deux accusés sur Virginie Ettel en raison de son « lien de subordination » à la mairie.

« C’est une grande victoire pour toutes les femmes qui peuvent avoir à se plaindre sur leur lieu de travail », a déclaré après l’audience Me Vincent Ollivier, l’avocat de Virginie Ettel. Pour Eva Loubrieu, c’est aussi « une victoire » mais « au goût amer », a concédé son conseil Loïc Guérin, en rappelant combien « les deux plaignantes ont combattu côte à côte pendant plus de dix ans ».