Nîmes : Le père d’un élève condamné pour avoir menacé de mort le directeur d’une école
PROCES•L’homme a écopé de 18 mois de prison, dont 12 avec sursisN.B. avec AFP
L'essentiel
- L’homme s’est excusé et a reconnu avoir « pété les plombs » mais a farouchement nié avoir fait allusion à Samuel Paty.
- Le président du tribunal correctionnel a cependant précisé que les six mois de prison seraient aménagés en « détention à domicile » avec un bracelet électronique.
Le père d’un élève a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Nîmes (Gard) à 18 mois de prison dont 12 avec sursis pour « menace de mort » contre le directeur d’une école primaire, située dans le quartier du Chemin Bas d’Avignon.
Le président du tribunal correctionnel a cependant précisé que les six mois de prison seraient aménagés en « détention à domicile » avec un bracelet électronique. Le prévenu a également interdiction d’entrer en contact avec le directeur et deux enseignantes. Il lui est également interdit de paraître aux abords de l’école et le tribunal a également prononcé une obligation de soins psychologiques.
« J’ai du mal à m’en sortir »
Ce père d’un enfant de 7 ans était notamment jugé devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour avoir dit, le 15 janvier dernier, au directeur de l’école « Je te tue » et « Ce qu’on a fait à Samuel Paty, c’est rien par rapport à ce que je vais te faire ». Il a évoqué mardi devant le tribunal sa « détresse » de « père d’un enfant qui rencontre des difficultés de comportement, d’élocution et d’hyperactivité » et son refus de tout traitement médicamenteux ou de placement dans une classe réservée à des élèves souffrant de handicap.
« J’habite dans un quartier dégueulasse, j’ai du mal à m’en sortir, je veux que mon fils puisse progresser. Je sais que son comportement est difficile, mais on doit lui laisser sa chance », a expliqué ce plombier de 33 ans déjà condamné, il y a plusieurs années, notamment pour des vols en réunion et outrage. L’homme s’est excusé et a reconnu avoir « pété les plombs » mais a farouchement nié avoir fait allusion au professeur décapité en région parisienne, le 16 octobre dernier.
Le directeur a repris le travail, des enseignants toujours en arrêt maladie
Le directeur d’école, qui travaille depuis 23 ans dans ce quartier aujourd’hui gangrené par la violence et le trafic de drogue, « est absent [à l’audience] car il a été terrorisé par les propos tenus » et ne sait pas s’il va pouvoir continuer à y travailler, a souligné son avocate, Emilie Vrignaud. Le directeur a repris le travail mardi tandis que trois autres enseignants sont toujours en arrêt maladie, a-t-elle précisé.
« Ces parents sont allés jusqu’au bout de leurs limites » en ce qui concerne les difficultés de leur fils aîné. « Il y a encore un tabou en France, c’est le handicap », a plaidé, pour la défense du prévenu, Marion Touzellier.