FEMINICIDEVingt ans de prison pour un homme ayant tué sa compagne, en Corse

Corse : Vingt ans de prison pour un homme ayant tué sa compagne

FEMINICIDELoïc Janin a étranglé Jennifer Grante et l’a jetée dans le lit d’une rivière. Il n’a avoué que quatorze jours plus tard
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un homme de 35 ans a été condamné vendredi par les assises de Haute-Corse à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa compagne et mère de leurs deux fillettes, en janvier 2017 à Vescovato (Haute-Corse). La peine de Loïc Janin, reconnu coupable du meurtre de Jennifer Grante, 31 ans, a été assortie d’une peine de sûreté des deux tiers, d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans à l’issue de la peine, et d’une peine de cinq ans de prison en cas de non-respect de ce suivi.

« On est totalement dans les violences conjugales, et pas du tout dans le crime passionnel. Notion qui, par ailleurs, n’existe pas », a assuré vendredi matin Stéphanie Pradelle, l’avocate générale, lors de ses réquisitions, parlant de « crime de possession » et d'« homicide conjugal ». Elle avait requis vingt-deux années de réclusion criminelle. Loïc Janin avait tout d’abord signalé la disparition de sa compagne le 27 janvier 2017 avant de reconnaître l’avoir étranglée et avoir chargé son corps à l’arrière d’une voiture pour le jeter dans le lit d’une rivière en contrebas de la route menant au village de Lucciana.

Décrit comme calculateur et sans remords

Stéphanie Pradelle a décrit Loïc Janin comme quelqu’un de calculateur et sans remords, malgré les multiples regrets exprimés par ce dernier à la barre. « Pendant quatorze jours il va la laisser toute seule, dans le froid, se faire manger par les animaux. Et pendant ce temps-là il dort tranquillement chez lui, au chaud », a-t-elle rappelé aux jurés. Elle a aussi eu des mots pour les deux petites filles du couple, qui avaient 7 ans et 3 ans et demi au moment des faits et « ont pris perpétuité » en étant privées de leur mère par leur père.

Pour Me Antomarchi, l’un des deux avocats de Loïc Janin, son client « aimait Jennifer de tout son cœur » et il a vécu un « trou noir » au moment des faits. « C’est son cerveau qui s’est bloqué. Il s’est bloqué ! Ce sont les experts qui vous le disent ! », a-t-il affirmé, martelant qu’il s’agissait d’un « crime passionnel ». Egalement pour la défense, Me Linda Piperi a quant à elle assuré que les violences étaient sans précédent, contrairement à la position des parties civiles et de l’avocate générale.