ASSISESL’accusé du rapt de Jacqueline Veyrac était « atteint à son amour-propre »

Procès du rapt de Jacqueline Veyrac : L’accusé, un restaurateur « viré », était « atteint à son amour propre », raconte un témoin

ASSISESAccusé d’avoir commandité l’enlèvement de cette riche hôtelière qui lui avait confié, en 2007, les clés d’un restaurant, Giuseppe Serena aurait mal supporté d’en être finalement écarté, selon un ex compagnon
Fabien Binacchi

F.B. avec AFP

L'essentiel

  • Treize hommes sont jugés devant la cour d’assises des Alpes-Maririmes pour l’enlèvement d’une riche hôtelière en octobre 2016.
  • Le commanditaire présumé, un restaurateur qui était en affaires avec Jacqueline Veyrac aurait été « atteint à son amour-propre » après avoir été « viré », selon un témoin.

A-t-il voulu se venger ? Le restaurateur italien Giuseppe Serena, jugé pour le rapt de Jacqueline Veyrac en 2016 à Nice, racontait qu’elle l’avait « viré » et a vécu leur différend « comme une atteinte à son amour-propre », a témoigné l’un de ses anciens compagnons.

Jugé depuis une semaine, aux côtés de douze autres individus, cet homme de 67 ans risque la perpétuité. Il est accusé d’avoir commandité l’enlèvement de cette riche hôtelière qui lui avait confié, en 2007, les clés de La Réserve, un restaurant de Nice.

« Jamais je n’ai pensé que ça irait jusque-là »

Giuseppe Serena est alors en couple avec le chef finlandais Jouni Tormanen, qu’il place à la tête des cuisines. Mais l’Italien va tenir moins de deux ans aux commandes de ce gastro. Il refait sa vie avec Christophe Salasca, 28 ans alors, qui les fait vivre de 2008 à 2016 et à qui il cache qu’il a demandé à être placé en redressement judiciaire.

« L’histoire, c’est que Jacqueline Veyrac essayait de le jeter de La Réserve de la façon la moins correcte », a raconté lundi Christophe Salasca. Giuseppe Serena était-il obnubilé par la situation, lui demande la cour d’assises. « Non […] Pour moi, c’était quelqu’un qui avait subi un gros choc, mais jamais je n’ai pensé que ça irait jusque-là, répond le témoin. La perte de La Réserve a dû être pour lui une grosse atteinte à son amour-propre ».

« Ce n’était pas ce qu’il nous fallait », dit Jacqueline Veyrac

Vendredi, le fils de la victime, Gérard Veyrac, avait affirmé : « Nous n’avons jamais viré Giuseppe Serena. Il était locataire-gérant, pas notre salarié. Au début, les gens étaient très contents […] Il ne fallait pas qu’il démarre de façon aussi flamboyante […] Le chiffre d’affaires était tout à fait correct mais les pertes considérables ».

A la lecture des comptes, les Veyrac ont découvert que Giuseppe Serena avait embauché 46 salariés, trop pour le nombre de couverts. Malgré quelques conseils, une croix tirée sur des loyers, le passif était trop lourd, « plus d’un million d’euros » et a conduit à la liquidation. « On a gardé le personnel, racheté son matériel je n’avais pas de rancœur mais ce n’était pas ce qu’il nous fallait », a résumé Jacqueline Veyrac, entendue vendredi.