Explosion de la rue de Trévise : Plus d’une centaine de victimes attaquent GRDF
ACCIDENT•Deux ans après l’explosion due au gaz rue de Trévise, la majorité des victimes attendent toujours d’être indemnisées20 Minutes avec AFP
Une action coordonnée. Après l'explosion de gaz mortelle de la rue de Trévise en janvier 2019, plus d’une centaine de victimes vont assigner l’entreprise de distribution de gaz GRDF en justice pour qu’elle les indemnise, a annoncé jeudi un collectif d’avocats.
Au matin du 12 janvier 2019, une très forte explosion, provoquée par une fuite de gaz, avait soufflé cette rue du 9e arrondissement, tuant quatre personnes, dont deux pompiers, blessant 66 autres et laissant quelque 400 sinistrés. Deux ans plus tard, la majorité des victimes attendent toujours d’être indemnisées.
En septembre, la mairie de Paris et le syndic de copropriété de l’immeuble ont été mis en examen pour « homicides et blessures involontaires » et « destruction, dégradation ou détérioration par l’effet d’une explosion ou d’un incendie ».
« Tout le monde est en train de se renvoyer la balle »
« Le processus d’identification judiciaire des responsables fautifs ne doit pas entraver la mise en œuvre des mécanismes de responsabilité civile destinés à garantir le droit à réparation des victimes », estime dans un communiqué le collectif regroupant une vingtaine d’avocats. « Des victimes de la catastrophe ont d’ores et déjà donné instruction à leurs avocats d’assigner GRDF en référé afin que soit constaté leur droit à réparation intégrale », ajoute-t-il.
« Tout le monde est en train de se renvoyer la balle », explique Me Olivier Morice, qui défend 17 parties civiles dans ce dossier. « GRDF a une responsabilité civile susceptible d’être retenue, quitte à ce qu’elle se retourne ensuite contre les responsables », observe-t-il.
« Défaut de vigilance » de la ville de Paris
Dans un premier rapport, les experts mandatés par la justice avaient conclu que l’explosion avait été provoquée par « une accumulation de gaz naturel du réseau GRDF nourrie par » la rupture d’une canalisation de gaz « principalement causée par un affaissement du trottoir. Ils avaient notamment relevé des manquements » du service de voirie de la ville, mais pas du côté de GRDF.
Dans leur rapport définitif rendu le 30 mai, ils avaient de nouveau souligné un «défaut de vigilance» de la ville de Paris et mis aussi en cause le syndic de copropriété de l’immeuble ainsi que Fayolle, l’entreprise de BTP chargée en novembre 2016 d’effectuer des travaux sur le trottoir. Cette dernière a pour sa part été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté par les juges d’instruction chargés de l’enquête.