Rennes: Deux ans après le drame, le meurtre du bar El Cubanacan reconstitué
ENQUETE•Un homme de 26 ans avait été tué d'une balle dans le dos le 3 mars 2018Camille Allain
La scène s’est déroulée dans une salle d’audience du tribunal correctionnel de Rennes, bien loin des lieux du drame, Covid-19 oblige. Vendredi, une reconstitution du meurtre survenu devant le bar El Cubanacan, à Rennes, a été organisée au premier étage de la cité judiciaire. L’opération visait à reproduire la scène de la nuit du 3 mars 2018, où un homme originaire des Antilles âgé de 26 ans avait été tué d’une balle dans le dos aux abords de ce bar aux accents latins situé à deux pas de la station de métro Anatole-France.
Réclamée par l’avocat de l’auteur présumé du coup de feu, la reconstitution devait avoir lieu en mai mais avait dû être reportée. Confrontés à la nécessité de clôturer le dossier avant le mois de mars, les magistrats ont donc organisé cette reconstitution en intérieur et en plein jour. Des conditions bien différentes de la nuit du drame. « Nous fondions beaucoup d’espoirs dans cette reconstitution mais j’ai la sensation qu’elle n’a rien apporté », estime Me Jean-Guillaume Le Mintier, avocat du suspect. Le bar a depuis été vendu, et des travaux ont été menés sur le trottoir en question.
Le tireur présumé conteste sa volonté de tuer
Agé de 36 ans, son client avait été interpellé chez sa compagne le lendemain du drame. En garde à vue, il avait reconnu être l’auteur du coup de feu mortel. Un peu moins de deux ans après les faits, il conteste toute volonté de tuer. Une explication difficile à faire entendre, la victime ayant été tuée d’une balle dans le dos. « Certains témoins disent que la victime a trébuché sur le trottoir en prenant la fuite. Il assure qu’il voulait lui tirer dans les jambes », poursuit son avocat. Contactée, l’avocate de la famille de la victime n’a pas souhaité s’exprimer avant la clôture de l’instruction.
Cette nuit du 3 mars 2018, une altercation avait éclaté dans le bar latino. Le suspect s’était rendu à sa voiture pour prendre une carabine rangée dans le coffre avant de mettre en joue la victime et de la tuer d’une seule balle avant de prendre la fuite. Quelques jours avant, une altercation avait déjà éclaté entre la victime et l’auteur présumé du tir. « Des coups de feu avaient visé mon client », explique Me Jean-Guillaume Le Mintier. Le procès ne devrait pas se tenir avant la fin 2021, voire début 2022. L’agresseur présumé est incarcéré depuis les faits.