Francisco a beau assurer qu’il « respecte » les pompiers et qu’il « achète leur calendrier chaque année », son agression du 4 octobre lui a valu mardi une condamnation à dix-huit mois de prison par le tribunal correctionnel de Lyon. Jugé pour violence aggravée avec usage d’une arme contre des pompiers, cet homme de 35 ans comparaissait détenu, et il restera donc derrière les barreaux. Sa peine est assortie d’un sursis probatoire de six mois et d’une obligation de soins. Le 4 octobre, les pompiers du centre de Lyon Rochat (dans le 7e arrondissement) étaient en train de balayer les abords de leur caserne quand ils ont entendu des cris.

Un homme s’étant saisi d’une hache dans sa voiture se dirigeait alors vers un bar voisin. Francisco a expliqué mardi qu’il voulait « calmer deux Maghrébins ayant manqué de respect » à sa compagne, sur fond de différend autour de la musique diffusée dans le bistrot. Avec leurs pelles et leurs balais, quatre pompiers ont tenté de lui barrer la route tout en essayant de le raisonner. « Je vais sortir une kalachnikov et je vais vous tirer dessus », leur lançait l’homme tout en s’approchant d’eux. L’un des pompiers a alors reçu un coup de hache sur la tête, qui lui a laissé une cicatrice de 11 cm sur le crâne.

« Il aurait peut-être fait un carnage dans le bar »

Après son interpellation par la police appelée en renfort, l’agresseur se pliait à des analyses révélant la présence d’1,6 g d'alcool par litre de sang. Déjà condamné neuf fois par le passé pour conduite en état alcoolique et sans permis, c’est la première fois que le prévenu comparaissait pour violences. Pour son avocat, « ce ne sont pas les pompiers qui étaient visés en tant qu’institution, seulement des gens qui se sont mis en travers du chemin d’un homme qui voulait défendre l’honneur quelque peu écorné de sa compagne ».

Rémy Chabbouh, secrétaire national du Sud-SDIS, réclamait « une peine exemplaire » face à la montée des agressions contre les pompiers. « Si les pompiers n’étaient pas intervenus, il aurait peut-être fait un carnage dans le bar, et on serait aux assises », a estimé ce dernier mardi.