Prison avec sursis requise contre six militaires dans le procès Saint-Cyr

Procès Saint-Cyr : De la prison avec sursis requise contre six militaires

BIZUTAGELe parquet a par ailleurs requis la relaxe du général Francis Chanson après la noyade d’un élève officier lors d’un exercice de « transmission des traditions » en 2012
Jérôme Gicquel

J.G. avec AFP

«Le bilan de cette nuit tragique aurait pu être d’une toute autre ampleur ». Dans son réquisitoire, le procureur Philippe Astruc est revenu ce jeudi matin sur le drame survenu dans la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan) où un élève officier de 24 ans était mort noyé lors d’un exercice de « transmission des traditions » en octobre 2012. « La transmission des traditions sans un contrôle effectif devait tôt ou tard entraîner la mort d’un élève », a-t-il lancé, pointant du doigt la responsabilité des anciens élèves et de la hiérarchie dans la mort de Jallal Hami.

A l’issue de son exposé, le procureur a requis de trois mois à deux ans de prison avec sursis contre six militaires ainsi que la relaxe du général Francis Chanson. « Cette semaine a apporté un regard blafard sur l’école militaire de Saint-Cyr », a ajouté le magistrat, qui a évoqué une « tragédie », une « bérézina ».

Le jugement sera mis en délibéré

Il a requis la peine la plus élevée à l’encontre de l’ancien commandant de bataillon Hervé Wallerand, 49 ans, chargé des élèves de 2e année à l’époque des faits, puis des peines allant de trois mois avec sursis à 18 mois avec sursis à l’encontre de cinq élèves officiers, aujourd’hui âgés de 28 à 31 ans.

Il n’a en revanche pas estimé que le général Francis Chanson, 58 ans, alors en charge de la formation, avait commis une « faute caractérisée » de nature à engager sa responsabilité pénale. Le procès doit se terminer vendredi avec un jugement qui sera mis en délibéré.