ENQUETENeuf mises en examen dans le milieu du grand banditisme azuréen

Grand banditisme azuréen : Neuf mises en examen après un vaste coup de filet

ENQUETEUne « organisation criminelle » spécialisée dans le « racket » a été démantelée sur la Côte d’Azur, selon le parquet de Marseille
Fabien Binacchi

F.B. avec AFP

L'essentiel

  • Au total, 35 personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte notamment pour « association de malfaiteurs, blanchiment commis en bande organisée et extorsions en bande organisée ».
  • Sept des individus arrêtés ont été écrouées et les deux autres ont été laissés libre sous contrôle judiciaire.
  • Deux personnes qui avaient également été interpellées ont été placées sous statut de témoin assisté et deux autres, écrouées en Espagne, sont sous le coup d’un mandat d’arrêt européen.

Au total, 35 personnes avaient été interpellées le 16 novembre et les jours suivants, notamment dans les Alpes-Maritimes, dans le cadre d’une enquête ouverte il y a plus d’un an. Mardi, le parquet de Marseille a annoncé que neuf d’entre elles ont été mises en examen après ce vaste coup de filet au sein du « grand banditisme azuréen ». Cette opération permettait le démantèlement d’une « organisation criminelle » spécialisée dans le « racket ».

Sept des individus arrêtés ont été écrouées. Les deux autres ont été laissés libre sous contrôle judiciaire. Le parquet a fait appel de cette décision dans l’un des cas.

Deux personnes qui avaient également été interpellées ont été placées sous statut de témoin assisté et deux autres, écrouées en Espagne, sont sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, a précisé la procureure de Marseille, Dominique Laurens.

Des commerces littéralement rackettés

C’est l’une de ces deux personnes interpellées en Espagne qui serait « le chef de cette association de malfaiteurs », selon le parquet de Marseille. Une enquête est notamment ouverte pour « association de malfaiteurs, tenue de maison de jeux de hasard en bande organisée, blanchiment commis en bande organisée et extorsions en bande organisée ».

« L’ensemble des hommes de main qui agissaient sur [les] instructions » de ce chef ont été interpellés, dans les départements des Alpes-Maritimes, des Alpes-de-Haute-Provence ou encore du Var, mais aussi en Haute-Corse et dans l’Oise.

Concrètement, cette organisation criminelle avait « mis la main sur de nombreux commerces, restaurants, établissements de nuit, garages automobiles, entreprises du bâtiment et de travaux publics et plages privées de la côte d’Azur », a précisé le parquet.

« En contrepartie d’une "protection" », leurs responsables étaient « contraints de verser une dîme consistant dans la gratuité de prestations, des emplois fictifs ou le versement mensuel de sommes pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros ». Et « les récalcitrants se trouvaient rapidement victimes de menaces, de vols ou d’incendies, n’ayant d’autre choix que de se soumettre ». De source proche de l’enquête, une des dernières figures historiques du milieu niçois figurait parmi ces personnes interpellées.

Une fonctionnaire de police impliquée

Toujours selon le parquet, cette organisation criminelle « s’appuyait sur le concours d’une fonctionnaire de police [à Nice] qui avait accès aux différents fichiers de la police nationale et leur prodiguait des conseils pour déjouer d’éventuelles surveillances ». Il n’a pas été précisé mardi si cette fonctionnaire fait partie des personnes mises en examen.

« A la recherche de nouveaux marchés », selon le parquet, cette organisation avait aussi « tenté de pénétrer la mairie de Menton (Alpes-Maritimes), via un de ses membres placés sur une liste concurrente au maire sortant lors des dernières municipales », celle d’Olivier Bettati, également placé en garde à vue. Mais celui-ci n’avait finalement pas été élu.