PROCESPour la première fois, la mère de Yanis accuse le beau-père de violence

Mort de Yanis : La mère de la victime accuse pour la première fois le beau-père de violence

PROCESL’enfant est décédé en 2017 après une punition. La thèse de deux chutes de l’enfant à vélo a été battue en brèche par les expertises scientifiques
20 Minutes avec AFP

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«Il l’avait déjà frappé du poing. ». Le beau-père de Yanis, Julien M., accusé d’avoir tué l’enfant en 2017 lors d’une punition, s’était montré « violent » avec lui auparavant, a reconnu, pour la première fois, la mère Emilie I., mercredi, au troisième jour du procès. « Julien M. était parfois brusque avec Yanis mais quand je faisais des remarques, il disait que Yanis me menait en bateau et se moquait de moi », a-t-elle déclaré devant la Cour d’assises du Pas-de-Calais.

« Il donnait parfois un coup avec le poing sur la tête pour lui expliquer quelque chose, pour que ça rentre là-dedans. […] C’est arrivé plusieurs fois, c’est arrivé le soir » du drame, s’est-elle étranglée. « Yanis faisait pipi la nuit parce qu’il était perturbé, il lui disait d’arrêter de le faire exprès. […] C’est arrivé que Julien M. arrose Yanis pour le punir », s’est encore souvenu la jeune femme. « Une fois pour lui montrer que c’était froid et dangereux, il a pris Yanis par les bras et l’a trempé dans le canal ».

Jugé pour « homicide volontaire » sur le fils de sa compagne dans la nuit du 5 au 6 février 2017 à Aire-sur-la-Lys et pour des violences régulières depuis août 2015, Julien M., 34 ans, avait réitéré la veille sa thèse d’un accident, déjà battue en brèche par les expertises scientifiques, évoquant deux chutes de l’enfant, dans un talus et de vélo.

La jeune mère décrite comme « soumise » dans sa relation

La mère, 23 ans au moment des faits, est elle jugée pour n’avoir pas empêché le crime. « Aujourd’hui je considère que c’est une sorte de violence, mais pas à l’époque », a-t-elle expliqué aux jurés, en larmes.

Selon l’enquête, l’accusé avait quitté, vers minuit trente, le cabanon où le couple passait le week-end, emmenant l’enfant courir au bord d’un canal à proximité pour le punir d’avoir fait « pipi au lit ». L’enfant avait été retrouvé mort avec de nombreuses plaies et ecchymoses. « Je suis d’accord que je n’aurais pas dû les laisser partir » ce soir-là, a reconnu Emilie I. Peu avant le drame, une dispute avait éclaté à propos de l’enfant. « Julien était très énervé. Yanis lui aurait dit vouloir revoir son père. » Quelques heures plus tard, « quand je me suis réveillée, Julien reprochait à Yanis d’avoir fait exprès pipi au lit ».

« Je ne voyais pas qu’il allait lui faire du mal », s’est-elle défendue, expliquant que son compagnon mentait toujours lorsqu’elle constatait des coups, et qu’elle « buvait ses paroles ». Elle s’est décrite comme « soumise » dans sa relation, s’effaçant même dans l’éducation de son fils.