PROCESUn policier condamné pour des violences contre deux « gilets jaunes »

Paris : Un policier condamné à de la prison avec sursis pour des violences contre deux « gilets jaunes »

PROCESCe policier de 29 ans, accusé d’avoir donné un coup de pied au visage et un coup de matraque à la tête à deux manifestants « gilets jaunes », a été condamné à huit mois de prison avec sursis
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un coup de pied au visage et un coup de matraque à la tête : un policier de 29 ans a été condamné jeudi à huit mois de prison avec sursis pour des violences sur deux « gilets jaunes » le 23 février 2019 à Paris. Des vidéos des faits, qui s’étaient déroulés place du Trocadéro lors de l’acte 15 du mouvement, avaient été diffusées sur les réseaux sociaux puis signalées par trois internautes, entraînant l’ouverture d’une enquête par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Ce jour-là, à la fin de la manifestation​ vers 17h40, des membres de la compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) 75 avaient interpellé deux manifestants. Le premier avait été amené au sol quand un fonctionnaire lui avait porté un coup de pied au visage. Quelques secondes plus tard, ce même policier avait assené un coup de « bâton souple de défense » dans la figure du second, alors qu’il était encadré lui aussi par des policiers.

« Je tiens vraiment à présenter mes excuses »

Les deux frères d’une cinquantaine d’années avaient été identifiés comme les auteurs de violences sur des forces de l’ordre plus tôt, vers 14 heures, lors d’une « bousculade » sur le pont du Carrousel. Des faits que les deux hommes contestent. Dans ce volet, ils avaient été condamnés en comparution immédiate à 8 mois de prison avec sursis. Un procès en appel est prévu en mars 2021.

« Je vois que les collègues ne parviennent pas tout de suite à saisir les mains, je repense à ce qu’il s’est passé sur le pont, j’ai peur qu’il prenne la fuite de nouveau », a tenté d’expliquer jeudi le policier, parlant d’un « réflexe » et affirmant avoir voulu frapper « le haut du corps » et non la tête. « Je tiens vraiment à présenter mes excuses ». « C’est pas l’image que je me fais de la police, je me sens vraiment honteux », a-t-il ajouté plus tard.

« On s’est laissé arrêter »

Au sujet du coup de matraque, il a assuré avoir été « menacé » d’un « coup de boule », des propos réfutés par le deuxième frère. Il n’a eu « aucun geste de menace ni d’intimidation », a-t-il assuré, dénonçant des « violences gratuites ». « On n’avait aucune résistance, on s’est laissé arrêter », a aussi assuré son frère. Les deux hommes s’étaient vu prescrire 5 et 7 jours d’incapacité totale de travail (ITT).


Notre dossier sur les violences

Ces violences sont « manifestement disproportionnées » et « illégitimes », a tranché la procureure dans son réquisitoire, soulignant qu’elles « érodent la confiance du public dans l’institution ». La magistrate a cependant demandé de « prendre en compte le contexte général, particulièrement dégradé » de la manifestation. Elle a requis huit mois de prison avec sursis, sans interdiction d’exercice, et a été entièrement suivie par le tribunal.