ENQUETEDes victimes de l’attentat du 14 juillet estiment « être méprisées »

Nice : Des victimes de l’attentat de la promenade des Anglais ont le sentiment « d’être menées en bateau »

ENQUETEDes responsables de l’association Promenade des anges ont vu leur rendez-vous avec les magistrats en charge de l’enquête sur le dispositif de sécurité à nouveau reporté
Fabien Binacchi

F.B.

Leur rendez-vous avec les magistrats instructeurs vient de subir un nouveau « report ». Des responsables de Promenade des Anges, une des associations de victimes de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice, affirment avoir « le sentiment d’être méprisés par la justice ».

Plus de quatre ans après le drame, l’enquête sur les mesures de sécurité pour protéger la foule ce soir-là sur la promenade des Anglais piétine, selon eux. Le camion lancé par un Tunisien tuait 86 personnes.

« Si nous sommes conscients des difficultés créées par le contexte sanitaire, ce troisième report nous donne tout de même le sentiment d’être menés en bateau », a critiqué l’association. « A l’égard des victimes étrangères, nous éprouvons un sentiment de honte vis-à-vis de la justice de notre pays », dit-elle.

Accès au dossier refusé

Ouverte pour « mise en danger de la vie d’autrui », cette enquête a été élargie à la qualification d'« homicide et blessures involontaires », davantage susceptible de déboucher sur un procès. Début 2020, la justice a refusé aux parties civiles tout accès direct au dossier, invoquant notamment « le caractère exceptionnel des faits, la personnalité des témoins assistés et le contexte électoral » avant les municipales.

Réélu en juin, le maire LR de Nice Christian Estrosi a ainsi été entendu comme témoin assisté. L’ancien préfet des Alpes-Maritimes Adolphe Colrat et son ancien directeur de cabinet François-Xavier Lauch, aujourd’hui directeur adjoint du cabinet du ministre de l’Intérieur, ont également été interrogés.