Affaire Hélène Pastor: Interrompu en mars, le procès en appel de Wojciech Janowski reprend du début
CRISE SANITAIRE•L’ex-consul honoraire de Pologne à Monaco « sera présent » à l’audience, prévue sur un mois, « malgré un cancer colorectal »20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Le procès en appel des commanditaires et exécutants présumés de la milliardaire monégasque Hélène Pastor redémarre après un report dû à la pandémie de Covid-19.
- Le gendre de la femme d’affaires, Wojciech Janowski, 71 ans, redira sans doute qu’il n’est « pas le commanditaire » et qu’il est « innocent ».
Le contexte est toujours incertain et chacune des parties espère que les débats pourront aller, cette fois, jusqu’au bout.
Interrompu par le confinement en mars, le procès en appel de Wojciech Janowski, condamné à la perpétuité pour avoir commandité l’assassinat de sa belle-mère, la milliardaire monégasque Hélène Pastor, doit s’ouvrir ce lundi, 14h, à Aix-en-Provence. Et il doit se dérouler sur un mois. Les quinze jours d’audience de mars ne compteront pas et tout doit reprendre à zéro sans public, à l’exception de quelques journalistes.
Wojciech Janowski, 71 ans, redira sans doute qu’il n’est « pas le commanditaire » et qu’il est « innocent ». L’ex-consul honoraire de Pologne à Monaco « sera présent », assure son avocat. « Il va mieux malgré un cancer colorectal confirmé et traité à la prison des Baumettes où il est incarcéré depuis six ans », précise Me Jean-Jacques Campana.
Gildo Pastor convaincu de sa « totale culpabilité »
En 2018, il avait été condamné à la prison à vie pour avoir été l’instigateur du guet-apens qui a coûté la vie à sa belle-mère, 77 ans, et à son chauffeur, Mohamed Darwich, 63 ans. Ce crime avait secoué la principauté de Monaco, dont Hélène Pastor était une des plus grosses fortunes, héritière d’un empire immobilier estimé à 12 milliards d’euros.
Gildo Pastor, le fils de la femme d’affaires, a qui elle venait de rendre visite dans un hôpital de Nice le 6 mai 2014 lorsqu’elle a été mortellement blessée par balles, sera entendu en visioconférence. Il entend réitérer sa « conviction de la totale culpabilité de Monsieur Janowski dans l’organisation de l’odieux assassinat » de sa mère et de son chauffeur.
Sa sœur, Sylvia Ratkowski-Pastor, qui partagea la vie de Wojciech Janowski pendant vingt-huit ans, sera elle présente, assure son avocat Me Dominique Mattei.
Plusieurs volte-face
Pour l’accusation, le mobile était avant tout l’argent : au bord du gouffre, Wojciech Janowski voulait s’approprier une partie de l’héritage laissée par Hélène Pastor à ses deux enfants. Juste après le drame, le gendre avait avoué en garde à vue avoir commandité le meurtre mais s’était ensuite rétracté, niant, toute implication, en faisant valoir que ses aveux lui avaient été « extorqués » par les policiers.
Jusqu’au spectaculaire coup de théâtre de son avocat de l’époque, Me Eric Dupond-Moretti. « Wojciech Janowski est coupable d’avoir commandité l’assassinat d’Hélène Pastor », avait lancé l’avocat. Dans le box, l’accusé était resté muet, en pleurs. Le lendemain, avant le verdict, il s’était borné à dire qu’il n’avait « rien à ajouter ».
Neuf mois plus tard, à l’été 2019, l’homme, que des témoins et l’accusation ont décrit comme manipulateur, provoquait un nouveau rebondissement en reprochant à Me Dupond-Moretti d’avoir plaidé contre son gré.
Condamné, son coach sportif « assume » toujours
Ce lundi, comparaissent à ses côtés quatre autres protagonistes. Trois ont fait appel de leurs condamnations. Samine Said Ahmed, accusé d’avoir tiré, et le guetteur présumé, Al-Haïr Hamadi, avaient écopé de la perpétuité. Pascal Dauriac, le coach sportif que Wojciech Janowski aurait chargé d’organiser les crimes, avait lui été condamné à trente ans de prison.
Omer Lohore, un proche du guetteur accusé de lui avoir permis de recruter le tueur mais acquitté en première instance, comparaît aussi après un appel du parquet général.
Pascal Dauriac, le seul à avoir reconnu sa participation à la machination, reste le principal accusateur de Wojciech Janowski qui lui aurait ordonné de faire tuer la milliardaire et d’organiser le vol de son sac pour faire croire à un crime crapuleux. Le coach « assume » mais il a fait appel parce que « la peine de 30 ans de réclusion est un petit peu élevée », estime son avocat Me Jean-Robert Phung.