ENQUETETrois hommes mis en examen pour proxénétisme aggravé à Reims

Marne : Trois hommes mis en examen pour proxénétisme aggravé

ENQUETELes soirées étaient organisées dans le milieu BDSM
20 Minutes avec AFP

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Trois hommes âgés de 46 à 50 ans ont été mis en examen pour « proxénétisme aggravé » à Reims ( Marne), pour avoir organisé des dizaines de soirées sexuelles « violentes », tarifées à l’insu des participantes, dans le milieu sado-maso, a indiqué le parquet vendredi. Deux sont considérés à ce stade « comme les têtes de réseau », l’un pour avoir été le « rabatteur, organisateur et collecteur de fonds », l’autre pour avoir mis à disposition des locaux et bénéficié de contreparties, précise le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, dans un communiqué.

L’un d’eux a été placé en détention provisoire. Le deuxième est incarcéré provisoirement mais le « débat » sur sa détention doit avoir lieu dans quelques jours. Le troisième enfin, soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire, a été placé sous contrôle judiciaire. La justice leur reproche d’avoir organisé « à minima » 150 à 200 soirées entre 2014 et 2020 – principalement à Reims et en région parisienne – dans le milieu dit du « BDSM » – bondage, domination soumission et sado-masochisme – au cours desquelles une femme majeure « avait des rapports sexuels sans aucune forme de limite quant à leur brutalité (…) avec un nombre conséquent d’hommes », et d’en avoir bénéficié « tant sur le plan sexuel que financier ».

« Entre 40 et 800 euros par participant »

Les clients, généralement rémois ou habitants de la région, « majeurs » et « insérés socialement », appartenaient pour la plupart à « des catégories sociales plutôt favorisées ». La prestation était fixée « entre 40 et 800 euros par participant », selon le parquet. Parmi les sept femmes identifiées par les enquêteurs, toutes recrutées par le même organisateur, six « ignoraient » que ces relations étaient tarifées. « L’une d’elles a déposé plainte, deux autres se réservant le droit de le faire », précise le procureur.

« Certaines ont tenu à préciser qu’elles étaient parfaitement consentantes pour participer à ces soirées, qui correspondaient à leurs aspirations sexuelles », observe-t-il. L’enquête préliminaire, née d’un renseignement anonyme, a duré plus de six mois. Désormais confiée à un juge d’instruction, elle s’attachera « à apprécier l’ampleur des gains financiers obtenus », à identifier l’ensemble des participantes et des clients, mais aussi à « cerner la personnalité des mis en cause, au regard de l’emprise et de l’ascendance dont ils ont été capables à l’endroit de ces femmes, et à apprécier le retentissement psychologique » des faits sur les victimes, conclut-il.