Violences à la faculté de droit de Montpellier : Sept personnes renvoyées devant le tribunal correctionnel
PROCES•Un professeur de droit et l’ancien doyen en font partieN.B. avec AFP
Les sept personnes, mises en examen dans le cadre des violences, survenues à la faculté de droit de Montpellier (Hérault) le 22 mars 2018, dont l'ancien doyen et un professeur, seront jugées devant le tribunal correctionnel, a appris 20 Minutes auprès de Fabrice Bélargent, le procureur de la République de Montpellier, confirmant les informations du journal Le D'Oc, et de Mediapart. Ce renvoi a été décidé par la juge d’instruction dans une ordonnance datée du 7 août dernier.
Cinq des personnes mises en examen, dont un professeur, seront jugées pour « violences volontaires en réunion ». Les autres, l’ex-doyen et l’épouse du professeur poursuivi, le sont pour « complicité de violences volontaires en réunion ». Une partie d’entre eux ont un point commun : ils sont proches de mouvements d’extrême droite.
Dix blessés légers
Le 22 mars 2018, un commando cagoulé et armé de bâtons et d’un pistolet à impulsions électriques avait pénétré dans l’amphithéâtre de la faculté de droit pour expulser des étudiants et militants qui protestaient contre la réforme de l’accès à l’université, faisant 10 blessés légers. Les faits avaient été partiellement filmés. Dans l’ordonnance de renvoi, la juge d’instruction précise que les assaillants ont utilisé des palettes de bois pour « taper sur les tables (…) mais également frapper les personnes récalcitrantes ».
En septembre 2018, lors des investigations, le procureur d’alors, Christophe Barret, avait indiqué que le commando s’était regroupé à l’extérieur de l’université, puis dans un parking à l’intérieur, puis était entré dans l’amphithéâtre dans une entrée secondaire.
Le professeur de droit mis en examen a été désigné par des étudiants comme celui « ayant ouvert la voie au commando pour le conduire jusqu’à l’amphithéâtre occupé ». Il aurait aussi « donné des coups à certains manifestants ». Mais il est « indiscutable » que ce dernier a aussi « reçu des coups », précise la juge d’instruction. Concernant l’ancien doyen de la faculté, « la question qui se pose se résume à déterminer s’il savait que ces personnes (…) n’étaient pas des policiers » et « s’il a autorisé une telle intervention ». Il est enfin établi que ce dernier, qui a démissionné après les faits, n’a pas porté de coups.