Hommage au père Hamel : Onze interpellations après les insultes lancées à Gérald Darmanin
SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY•En plein discours, les mots «Darmanin sale violeur» ont été proférés par un ou plusieurs individus20 Minutes avec AFP
Le ministre de l’Intérieur aura à peine eu le temps de prononcer quelques mots avant que les premières insultes fusent. Présent à Saint-Etienne-du-Rouvray à l’occasion des cérémonies hommage au père Hamel assassiné en 2016 par deux terroristes de Daesh, Gérald Darmanin a encore fait l’objet de vives critiques de la part de manifestants. Au total, onze personnes ont été interpellées ce dimanche en marge du déplacement du ministre.
« Onze personnes ont été auditionnées, quatre sont en garde à vue pour outrage, et toutes sont verbalisées pour manifestation interdite », a précisé à l’AFP la préfecture de Seine-Maritime. En plein discours, les mots « Darmanin sale violeur » ont été proférés par un ou plusieurs individus, a-t-on appris de source proche du dossier.
Gilets jaunes et « ultra-gauche »
Selon la préfecture le secteur où avaient lieu les hommages n’était pas fermé. « Même s’il y avait une interdiction de manifester, le secteur était ouvert au public », a rappelé la préfecture. Les personnes qui « ont interpellé le ministre ont été exfiltrées ». Elles sont « connues pour leur appartenance à la mouvance gilets jaunes et ultra-gauche », et les mots proférés ne sont pas le fait de féministes, précise-t-on de même source.
La préfecture rappelle néanmoins « qu’il est scandaleux de profiter d’une cérémonie de recueillement » pour commettre ce type de manifestation. Depuis sa nomination à l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui fait l’objet d’une accusation de viol, est la cible d’associations féministes.
« Nous n’oublions pas »
Dans son discours dimanche, M. Darmanin a rendu hommage au père Hamel « mort sous les coups de la barbarie la plus infâme et la plus aveugle ». Son assassinat « n’a pas touché que les chrétiens. Il a touché toute la France en son cœur et en son esprit », a dit le ministre. « Mettre à mort un prêtre (…) c’est tenter d’assassiner une partie de l’âme nationale » a souligné M. Darmanin.
« Quatre années après, nous nous souvenons de son action. De ce drame. Et nous n’oublions pas », a dit M. Darmanin, souhaitant que la vie et la mort du prêtre puissent « être la fois un exemple pour ceux qui croient et un vœu d’espérance de fraternité républicaine pour tous ».
Le 26 juillet 2016, le père Jacques Hamel, prêtre de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), a été égorgé dans son église par deux djihadistes, Abdel Malik Petitjean et Adel Kermiche, qui ont été tués par la police. L’assassinat avait été revendiqué par Daesh.