ACCIDENTLe président du parc Saint-Paul mis en examen après la mort d’une femme

Accident mortel de manège dans l’Oise : Le président du parc mis en examen pour homicide involontaire

ACCIDENTLe patron du parc d’attractions Saint-Paul a été mis en examen après la mort d’une femme éjectée d’un manège, samedi
20 Minutes avec AFP

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Entendu en garde à vue mercredi, le propriétaire et gérant du parc d'attractions Saint-Paul, dans l’Oise, a été mis en examen pour homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence. Samedi, une femme de 32 ans était décédée après avoir été éjectée du « Formule 1 », un manège de type montagnes russes.

Gilles Campion, président du parc, a été laissé libre, sans contrôle judiciaire. « Cette mise en examen nous satisfait, elle nous permettra d’avoir accès au dossier pour nous défendre correctement », a-t-il déclaré.

Des ceintures de sécurité retirées

Selon le procureur de la République de Beauvais, Florent Boura, une expertise du manège « a mis en évidence que la victime avait chuté malgré le fonctionnement apparemment normal de la barre de sécurité ». Un contrôle technique de sécurité réalisée en novembre 2019 par une société agréée « n’avait donné lieu à aucune observation concernant le bon fonctionnement du manège ou sa sécurité ».

« L’expertise et les auditions du personnel du parc d’attractions ont cependant permis de découvrir que des ceintures de sécurité, installées dans le manège à la suite d’un précédent accident mortel en 2009, avaient été retirées juste avant la réouverture, début juin, du parc. ».

Un cran meulé sur les barres de sécurité

« Selon l’expert, les ceintures auraient permis d’éviter que les personnes de forte corpulence, comme la victime, ne soient éjectées du manège », rapporte le procureur. « Par ailleurs, l’expert a pu relever que le premier cran de chaque barre de sécurité avait été meulé, de façon à ne pas permettre l’accès au manège aux personnes de très forte corpulence. »

En garde à vue, Gilles Campion a reconnu ces différents éléments, selon le parquet. Or « ces modifications des dispositifs de sécurité auraient dû conduire en tout état de cause le gestionnaire du Parc Saint-Paul à solliciter un nouveau contrôle de sécurité ».

Déjà un accident mortel en 2009

En 2009, un accident sur cette même attraction avait déjà fait une victime, une femme de 35 ans tuée après avoir été éjectée et chuté d’une dizaine de mètres. La direction du parc avait été mise hors de cause à l’issue de l’enquête.

A l’été 2005, quelques semaines seulement après sa mise en service, onze personnes avaient été légèrement blessées lorsqu’une voiture avait percuté deux autres voitures à l’arrêt après une défaillance des freins. Gilles Campion souhaite démanteler ce manège quand l’enquête sera terminée.