PROCESPrison avec sursis requise contre l’édile de Sanary-sur-Mer

Var : Prison avec sursis et inéligibilité requises contre le maire de Sanary-sur-Mer pour le « dévoiement total » de sa fonction

PROCESLe parquet de Marseille a requis trois ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité contre Ferdinand Bernhard, le maire de Sanary-sur-Mer, dans le Var
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Le parquet de Marseille a requis une peine de trois ans de prison et de cinq ans d’inéligibilité, une amende de 100.000 euros et la confiscation d’un terrain.
  • Il lui est reproché la promotion éclair d’une amante comme directrice générale des services, à plus de 5.000 euros par mois, l’utilisation de passe-droits pour faire édifier quatre villas sur un terrain qu’il a acheté, l’utilisation indue d’une voiture de fonction ou l’attribution de marchés grassement rémunérés, hors procédure, à des proches.

Trois ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité ont été requis mercredi à l’encontre du maire de Sanary-sur-Mer (Var), Ferdinand Bernhard, pour une série d’infractions économiques et financières témoignant d’un « dévoiement total » de sa fonction.

Fredinand Bernhard se voit reprocher la promotion éclair d’une amante comme directrice générale des services, à plus de 5.000 euros par mois, l’utilisation de passe-droits pour faire édifier quatre villas sur un terrain qu’il a acheté, l’utilisation indue d’une voiture de fonction ou l’attribution de marchés grassement rémunérés, hors procédure, à des proches.

100.000 euros d’amende

Maire (divers droite) de cette commune balnéaire depuis 1989, réélu dès le premier tour en mars, il a mélangé « ses intérêts personnels avec ceux de la commune », en faisant « un système de fonctionnement », a souligné le procureur Etienne Perrin. Demandant sa condamnation pour favoritisme, prise illégale d’intérêt ou encore détournement de biens publics, le magistrat a aussi réclamé 100.000 euros d’amende et la confiscation du terrain concerné.

« C’est un serviteur qui s’est servi », a ajouté le représentant du ministère public : le « dévoiement de la fonction est tel que [M. Bernhard] n’arrive plus à être lucide » sur la « gravité importante des faits ». Le maire « a été décrit comme un roi sur sa commune, avec ses qualités, le souci de l’intérêt général, l’attachement au développement économique ou les enfants, mais ce n’est pas contradictoire avec l’arbitraire dans ses décisions », a-t-il poursuivi.

« Il sait très bien ce qu’il fait »

Le procureur a brocardé la posture du maire, se présentant comme un « ignorant, incompétent, et naïf » alors que ce dentiste à la retraite qui continue d’exercer, président de communauté de communes et conseiller départemental, gagnant 20.000 euros par mois, est « un professionnel de la vie publique, qui sait très bien ce qu’il fait ».

Le parquet a requis, pour recel, six mois de prison avec sursis et la privation des droits civiques pour deux ans à l’encontre de Jean-Jacques Ceris, que le maire aurait recruté dans son cabinet à 6.000 euros par mois via un montage juridique frauduleux, et de son ex-amante, Sybille Beaufils, bombardée directrice de cabinet. Des amendes de 30.000 euros et 50.000 euros ont été requises contre eux. Délibéré attendu le 7 septembre.