Eure : Des surveillants de prison condamnés pour violences aggravées sur un détenu
CONDAMNATION•Face aux enquêteurs, les surveillants de prison et le détenu ont livré des versions diamétralement opposées de l’incident20 Minutes avec agence
Cinq surveillants de prison du centre de détention des Vignettes à Val-de-Reuil (Eure) ont été condamnés à des peines de prison par le tribunal correctionnel d’Evreux, le vendredi 10 avril dernier. Ils étaient convoqués devant la justice pour des faits de violences aggravées sur un détenu et pour avoir rédigé un faux compte-rendu d’incident, rapporte Actu.fr ce mercredi.
Deux versions s’opposent
Le début de cette affaire remonte au 7 février dernier, lorsqu’un détenu de 33 ans a agressé un surveillant de prison avec un stylo. L’individu avait rapidement pu être maîtrisé avant d’être envoyé en direction du quartier disciplinaire.
Ensuite, deux versions s’opposent : tandis que les surveillants assurent avoir employé la force car le détenu se débattait, ce dernier explique avoir reçu de violents coups et avoir été traîné par les cheveux. « Une fois au quartier disciplinaire, il dit avoir été intégralement déshabillé, puis laissé sur place, nu, souillé par ses excréments », a déclaré son avocat, cité par Actu.fr. Le détenu s’est vu prescrire cinq jours d’ITT.
La cour d'appel saisie
C’est un rapport rédigé par un autre surveillant qui a semé le trouble dans cette affaire. Il est écrit que le détenu ne manifestait effectivement aucune résistance et que les surveillants se sont acharnés sur lui jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Une version soutenue par un autre détenu.
Face aux magistrats, certains des cinq surveillants impliqués ont reconnu les faits. Ils ont été condamnés à des peines allant de quatre mois avec sursis à deux ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis pour l’un d’eux. Ils devront aussi verser 15.000 euros de dommages et intérêts à la victime. Les prévenus ont décidé de faire appel de la décision de justice, sauf un qui n’a fait appel qu’au civil. La Cour d'appel de Rouen devra émettre un jugement dans quelques mois.