JUSTICEPlainte contre l’agence de santé après un procès tenu lors de l’épidémie

Coronavirus dans l’Oise : Une plainte déposée contre l’agence de santé après la tenue d’un procès en pleine épidémie

JUSTICEDeux avocats ont porté plainte contre l’agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France, après avoir participé à un procès en pleine épidémie de coronavirus
Gilles Durand

G.D. avec AFP

L'essentiel

  • Deux avocats ont porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui contre l’Agence régionale de santé des Hauts-de-France.
  • Ils estiment que la tenue d’un procès, mi-mars dans l’Oise, aurait dû être déconseillée, en raison de l’épidémie de coronavirus.
  • L’agence de santé avait envoyé un mail, le 6 mars, rappelant les « mesures d’hygiène standard, de bon sens » sans déconseiller la tenue du procès.

Ils estiment que la tenue d’un procès mi-mars dans l’Oise aurait dû être déconseillée, en raison de l’épidémie de coronavirus. Deux avocats ont porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui contre l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France.

Avec « une trentaine de personnes » présentes, « ils nous ont envoyés au feu, l’audience n’aurait jamais dû se tenir », a déclaré, ce jeudi, Me Jérôme Crépin, qui a déposé plainte en début de semaine, confirmant une information du quotidien régional Le Courrier Picard. Le procureur de Compiègne a confirmé avoir reçu la plainte.

Procès pour trafic de stupéfiants

Le procès de neuf prévenus, poursuivis pour trafic de stupéfiants, était prévu les 11, 12 et 13 mars devant le tribunal correctionnel de Compiègne, alors que l’Oise est un des premiers foyers de contamination en France.

Selon le récit des deux avocats, l’audience a débuté le 11 mars au matin, avant que le ministère public ne demande en fin de matinée le renvoi, la magistrate du parquet chargée du dossier étant malade.

L’ARS avait envoyé un mail, le 6 mars, rappelant les « mesures d’hygiène standard, de bon sens » sans déconseiller la tenue du procès, et sur lequel s’est appuyée la présidence du tribunal pour le maintenir. L’ARS n’a pas donné suite dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP.

Foyer de contamination

« Il y avait au moins sept personnes dans un box de 6 mètres carrés. J’ai du mal à penser que l’ARS n’était pas au courant de la situation à Compiègne, foyer de contamination s’il en est. Je me demande si elle ne s’est pas moquée de nous », a réagi pour sa part Me Guillaume Combes, l’autre avocat à avoir porté plainte.

« Peu de temps après, le gouvernement annonçait qu’il ne fallait pas rencontrer plus de cinq personnes par jour, a-t-il ajouté. L’ARS aurait dû mettre en garde contre les risques ».