CRISE SANITAIREUne pharmacienne niçoise jugée pour vente illégale de masques et de gel

Coronavirus à Nice : Elle écoulait illégalement des masques et du gel, une pharmacienne peu scrupuleuse jugée ce jeudi

CRISE SANITAIRELa profesionnelle, qui a reconnu les faits, risque jusqu’à deux ans de prison et 300.000 euros d’amende
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • Une pharmacienne niçoise doit comparaître ce jeudi pour « mise sur le marché de substance ou mélange dangereux sans étiquetage et emballage préalable conforme » et « pratique commerciale trompeuse ».
  • Elle est poursuivie pour des ventes illégales de masques et de gel hydroalcoolique non conforme.

Elle risque jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 300.000 euros d’amende. Une pharmacienne du nord de Nice sera jugée jeudi après-midi en comparution immédiate pour avoir vendu, illégalement, des masques et du gel hydroalcoolique non conformes à des particuliers, en pleine crise liée à la propagation du coronavirus Covid-19.

C’est une cliente de l’officine qui a signalé ces abus aux autorités. « Une connaissance à elle de profession médicale s’est vue refuser des masques alors que des particuliers pouvaient en acheter », au prix unitaire de 4,5 euros, indique le parquet de Nice.



Lors d’une perquisition menée mardi dans la pharmacie, le personnel confirmait la pratique précisant que certains masques écoulés provenaient de livraisons de l’Etat au profit des hôpitaux et des Ehpad. Il était également retrouvé sur place du gel hydroalcoolique de « fabrication artisanale, contenant parfois du gel échographique » et « sans étiquette conforme », précise encore le parquet.

Les flacons de gel non conformes n'étaient pas correctement étiquetés
Les flacons de gel non conformes n'étaient pas correctement étiquetés  - DDSP 06

Le gel vendu plus cher que les prix fixés par décret

De graves anomalies auxquelles s’ajoutaient également les prix affichés sur ces flacons de désinfectant. Les contenants de 100ml étaient ainsi facturés 4 euros et ceux de 300 ml étaient présentés à 8,90 euros, alors qu’un décret du 5 mars fixe des prix maximums à 3 euros pour l’un et à 5 euros pour l’autre.

Entendue par les enquêteurs, la pharmacienne a reconnu les faits, prétextant ne pas connaître les directives gouvernementales. Elle a déclaré vendre pour environ 200 euros par jour de gels et de masques avec une marge d’environ 45 euros.

Déférée ce jeudi au parquet de Nice, elle doit comparaître pour « refus de déférer à une réquisition de l’autorité administrative en cas de menace sanitaire grave », « mise sur le marché de substance ou mélange dangereux sans étiquetage et emballage préalable conforme » et « pratique commerciale trompeuse ».