Douai : Ouverture du procès d’une impressionnante attaque de fourgon blindé
JUSTICE•Pas moins de neuf prévenus vont comparaître pour ce procès jugé « sensible »Mikaël Libert
L'essentiel
- Un fourgon blindé de la Loomis avait été attaqué en février 2013 près de Rouen.
- Deux des trois convoyeurs avaient été blessés par les malfaiteurs lourdement armés.
- Malgré une importante préparation, les braqueurs étaient repartis les mains vides.
Un gang de braqueurs « à l’ancienne » présumés devant les assises du Nord. Mardi, c’est un procès hors normes qui va s’ouvrir à Douai. A la barre, neuf prévenus issus du grand banditisme soupçonnés d’avoir participé, début 2013, à une spectaculaire attaque de fourgon blindé dans la banlieue de Rouen, en Seine-Maritime.
Les faits remontent au 18 février 2013, en début d’après midi. Un fourgon blindé de la Loomis vient de charger sept millions d’euros au centre fort de la société situé à Bois-Guillaume, près de Rouen. L’argent doit être convoyé jusqu’à la Banque de France. En route, le fourgon est contraint de changer son itinéraire en raison de travaux. Sauf que la déviation a été mise en place par les malfaiteurs. Moins de 3 km plus loin, chemin de Clères, la progression de la tirelire est ralentie par un véhicule devant elle. Arrivé au croisement de l’allée du Clair-Vallon, le véhicule de la Loomis est percuté de plein fouet sur le côté par un camion-plateau.
Armes de guerre et explosifs
Aussitôt, plusieurs individus, visages masqués et portant pour certains des brassards de police, tirent sur le fourgon à l’arme de guerre. Les trois convoyeurs ripostent. La fusillade dure plusieurs minutes. Les braqueurs tentent de faire sauter la porte arrière du fourgon à l’aide d’explosifs. En vain. Sans solution, les braqueurs abandonnent les sept millions et prennent la fuite à bord de plusieurs véhicules. Au cours de l’échange de coups de feu, deux des convoyeurs ont été blessés. Un important dispositif policier est mis en place, lequel permet de rapidement retrouver les trois voitures des braqueurs, incendiées sur la commune de Préaux. Les malfaiteurs, eux, ont disparu.
L’enquête a été confiée aux policiers de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), épaulés par la police judiciaire de Rouen. Le niveau de préparation de l’attaque a rapidement orienté les investigations vers le milieu du grand banditisme. Un premier suspect a pu être identifié grâce à un « tuyau ». D’autres suspects ont ainsi pu être mis sous surveillance dans la région de Marseille et de Rouen. « Avec cette équipe, on est loin du néobanditisme des cités », avait déclaré, fin 2014, une source proche de l’enquête à nos confrères du Parisien.
Un procès jugé « sensible »
Plus d’un an après l’attaque, une vague d’interpellations a été menée lors desquelles plus d’une quinzaine de personnes ont alors été placées en garde à vue. Selon Le Parisien, six ont été mises en examen et placées en détention provisoire. Pour autant, ce sont bien neuf prévenus qui vont comparaître, à partir de mardi et pendant un mois, devant les assises du Nord. Six d’entre eux sont actuellement incarcérés et les autres sont sous contrôle judiciaire. La plupart devront répondre ces chefs de « récidive de tentative de vol en bande organisée avec armes », de « récidive de tentative de meurtre » ou encore « d’association de malfaiteurs ».
Au vu du pedigree des mis en cause, les autorités judiciaires vont déployer un important dispositif de sécurité autour de ce procès jugé « sensible ».