ARMESLes dirigeants corses dénoncent les condamnations contre des nationalistes

Les dirigeants corses dénoncent les condamnations contre des nationalistes

ARMESVendredi à Paris, jusqu’à dix ans de prison ont été requis après la découverte d’une cache d’arme
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Des responsables corses ont dénoncé samedi les condamnations prononcées la veille à Paris contre des nationalistes corses après la découverte d’une cache d’armes dans l’île. Le tribunal a condamné à des peines allant jusqu’à dix ans de prison sept personnes, dont des militants nationalistes, après la découverte d’armes et de 40 kilos de dynamite dans un garage fin 2013.

Cette saisie avait été faite dans une enquête sur des attaques à la roquette antichar contre deux des plus grosses casernes de gendarmerie en Corse, à Ajaccio et Bastia, le 5 décembre 2013. « Les lourdes condamnations prononcées hier contre des militants nationalistes renvoient la Corse à la situation connue pendant des décennies : refus d’une solution politique et répression », a tweeté le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni. « Ce chemin conduit au conflit et à l’impasse. Il y a urgence à ce que Paris le comprenne », a-t-il ajouté.

Contexte tendu

De son côté, le président indépendantiste de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a estimé que « les condamnations prononcées à Paris contre quatre militants nationalistes corses sont au-delà de ce que la raison et le droit peuvent concevoir. » « Elles ne peuvent s’expliquer que par la volonté de mise au pas d’un peuple qui a pourtant exprimé par les urnes sa volonté de paix et de liberté », poursuit-il en rappelant que le Front de libération nationale corse (FLNC) a pris en 2014 la « décision historique » de déposer les armes en 2014.

Le procureur du Parquet national antiterroriste avait estimé mardi lors du procès que le contenu de la cache d’armes pouvait être « rattaché au FLNC ». « Il n’est pas question de croire que ce procès est politique, on ne juge pas des idées », avait-il affirmé. Ce jugement intervient dans un contexte tendu en Corse où une reprise d’attentats a eu lieu depuis le printemps 2019, visant principalement des résidences secondaires.