« Gilets jaunes » à Nancy : Trois ans et demi de prison pour un manifestant ayant blessé des policiers avec un engin explosif
TRIBUNAL•Un an après une manifestation au cours de laquelle trois policiers avaient été blessés, un trentenaire comparaissait vendredi devant la justice20 Minutes avec AFP
L’année s’achève sur une peine de prison ferme pour ce « gilet jaune ». L’homme de 35 ans, accusé d’avoir blessé trois policiers avec un engin explosif lors d’une manifestation à Nancy en décembre 2018, a été condamné vendredi 27 décembre par le tribunal correctionnel de Nancy à 3 ans et demi de prison, dont 6 mois avec sursis. Il a également été reconnu coupable d’avoir dégradé deux radars en Meurthe-et-Moselle, avec un second prévenu, âgé de 31 ans. Ce dernier a été condamné à quatre mois avec sursis.
« Il s’agit de jeunes gens normaux, qui, très rapidement, se sont radicalisés » et pour qui le mouvement de protestation sociale « était l’occasion de faire n’importe quoi », a relevé le procureur, François Pérain. Suite à ces incidents, l’enquête s’était intéressée au trentenaire après son contrôle, en possession notamment de pétards et d’artifices de type mortier, le 29 décembre 2018 lors d’une nouvelle manifestation de « gilets jaunes ». Condamné à huit mois de prison pour ces faits, il doit être rejugé prochainement en appel.
« Enervé contre le gouvernement »
A l’audience, le prévenu, autoentrepreneur dans la réparation de deux-roues et père d’un nourrisson, a nié les faits. Craignant que son client soit « un bouc émissaire », son avocate a demandé la relaxe, sauf pour la fabrication de l’engin explosif. Du matériel pour la confection de bombes artisanales avait été saisi lors de perquisitions. Tête basse, il a reconnu en fabriquer pour le plaisir. Il a aussi été mis en cause par le second prévenu à qui il avait confié avoir visé les policiers « pour leur faire mal ». « Il était dans la même optique que moi, énervé contre le gouvernement, les amendes. Ce n’était pas contre les policiers, je ne vois pas pourquoi il a fait ça. Je lui ai dit que c’était débile », a-t-il raconté.
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Un an après ces faits, la contestation sociale, parfois émaillée d’incidents, se poursuit. Dans le cadre d’une journée nationale d’action, notamment contre la réforme des retraites, une manifestation se tiendra à Nancy ce samedi. Sur Twitter, la préfecture de Meurthe-et-Moselle annonce interdire plusieurs rues et secteurs du centre-ville aux manifestants.