Eure : Il envoie plus de 1.800 SMS à son ex en quatre mois et la suit partout, un an de prison avec sursis
HARCÈLEMENT•« C’est ça l’amour », a justifié l’homme, accusé d’avoir envoyé plus de 1.800 SMS à son ex et de l’avoir suivi pendant des mois20 Minutes avec agence
Un homme comparaissait jeudi 19 décembre devant le tribunal correctionnel d’Evreux (Eure) pour avoir harcelé son ex-compagne par SMS et l’avoir suivi à plusieurs reprises. Les faits remontent au printemps et à l’été dernier, rapporte L’Eveil de Pont-Audemer.
Le prévenu et la victime se sont séparés en mars dernier après dix ans de relation. Mais l’homme, âgé de 32 ans, a refusé de laisser son ex-compagne tranquille. En quatre mois, cette dernière a reçu pas moins de 1.836 SMS de sa part. Le 13 juillet, la jeune femme a décidé de porter plainte à la gendarmerie.
« Je ne peux pas m’en empêcher »
« Il me suit partout et se gare régulièrement devant chez moi », a déclaré la femme aux gendarmes. Avant de s’écrier, paniquée : « Il est dehors ! » En effet, son ex-compagnon se trouvait alors juste devant les locaux de la gendarmerie. « Je ne peux pas m’empêcher de la suivre, » a déclaré l’homme aux militaires en pleurant.
Simplement mis en garde par les gendarmes, le prévenu n’a pas laissé son ancienne amie tranquille pour autant. Quelques jours plus tard, la jeune femme est retournée à la gendarmerie porter à nouveau plainte. Elle a aussi reçu huit jours d’ITT pour des troubles anxieux et une dépression.
Un avec sursis, obligation de soins
L’homme a été interpellé et placé en garde à vue cet été. L’enquête de gendarmerie a révélé qu’il avait envoyé des milliers de textos à plusieurs femmes. Au tribunal ce jeudi, l’homme s’est expliqué. « J’envoie des SMS pendant les pauses ou après le travail », a-t-il déclaré. « C’est ça l’amour. » « On ne peut pas parler d’amour quand on considère Madame comme un objet », a rétorqué l’avocat de la victime.
Le parquet a requis contre le prévenu un an de prison avec sursis, deux ans de mise à l’épreuve, une obligation de soins, une interdiction de contact et de paraître vis-à-vis de sa victime et un stage obligatoire de sensibilisation aux violences faites aux femmes. Les juges ont suivi ces demandes, et ont aussi condamné le trentenaire à verser mille euros à la victime pour le préjudice moral subi.