Levallois-Perret : Patrick et Isabelle Balkany renoncent à se présenter aux élections municipales
POLITIQUE•Le parquet général a requis, ce mercredi, une lourde peine de prison ferme et d’inéligibilité à l’issue de leur procès en appel pour « fraude fiscale »Vincent Vantighem
L'essentiel
- Déjà lourdement condamnés lors du procès en première instance, Patrick et Isabelle Balkany sont sous la menace d’une peine encore plus lourde après leur procès en appel pour « fraude fiscale ».
- Ce mercredi, le parquet général a requis, à leur encontre, une peine de prison ferme et d’inéligibilité avec « exécution provisoire » ce qui les empêcherait de pouvoir se présenter à la mairie en 2020, même en cas de pourvoi en cassation.
- Isabelle Balkany a annoncé ce mercredi soir qu’ils renoncent finalement à briguer un nouveau mandat dans un communiqué.
Le premier jour de son procès en appel, Patrick Balkany avait réclamé un fauteuil pour soulager son dos. Mais il ne sera plus jamais maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). En prison depuis le 13 septembre, le baron (LR) a finalement renoncé à se présenter à sa propre succession aux élections municipales de mars 2020, a appris 20 Minutes auprès de sources concordantes, confirmant une information de Marianne.
Patrick et Isabelle Balkany, ont confirmé leur décision ce mercredi soir dans un communiqué publié sur la page Facebook d’Isabelle. Agée de 72 ans, l’épouse et première adjointe du maire de Levallois-Perret, elle aussi, renonce à poursuivre sa carrière d’élue. « Il est désormais clair que le suffrage universel des citoyens français et des électeurs levalloisiens est volontairement confisqué par la justice… Nous en prenons acte », écrivent-ils dans le communiqué.
Isabelle Balkany, maire par intérim jusqu’au bout
Lourdement condamnés pour « fraude fiscale » et « blanchiment aggravé » lors d’un procès en première instance, les époux Balkany ont pris leur décision, ce mercredi, après avoir découvert les réquisitions encore plus sévères du parquet général lors de leur procès en appel. A l’issue d’un court procès, l’avocate générale Muriel Fusina a, en effet, réclamé ce mercredi matin des peines de prison ferme et d’inéligibilité à l’encontre des Balkany, accusés d’avoir dissimulé un patrimoine occulte de 16 millions d’euros pour échapper à l’impôt.
Mais surtout, la magistrate a demandé que la peine d’inéligibilité soit assortie d’une « exécution provisoire ». Une subtilité juridique qui, si elle était suivie par la cour d’appel, empêcherait les Balkany de pouvoir se présenter en politique. Y compris en cas de pourvoi en cassation. Peu après ces réquisitions, la cour d’appel a annoncé qu’elle mettait sa décision en délibéré au 4 mars, soit 11 jours avant les municipales. Lors du procès, ce mercredi, Pierre-Olivier Sur, avocat d’Isabelle Balkany, avait d’ailleurs exhorté la cour à ne pas se mêler de politique.
« Les Balkany sont complètement coincés, assure une source proche. Les listes doivent être clôturées pour le 28 février. Difficile de se placer tête de liste en sachant que l’on peut devenir inéligible six jours plus tard… » Isabelle Balkany « poursuivra sa mission de Maire par intérim jusqu’à l’échéance de ce mandat », annoncent les époux dans le communiqué. « Comme nous l’avions annoncé, une liste de la Majorité municipale, Rassemblement pour Levallois, sera candidate en mars prochain et Isabelle et moi la soutiendrons de toutes nos forces et de tout notre cœur », écrivent-ils.
Lors de son procès en première instance, Patrick Balkany avait assuré au tribunal correction qu’un « homme politique qui s’arrête est un homme qui meurt ». Actuellement hospitalisé à Cochin (Paris) pour des complications liées à une occlusion intestinale, il est maire (LR) de Levallois-Perret depuis 1983, en dehors d’une parenthèse de 1995 à 2001.
Retrouvez tous les détails des procès des Balkany sur le compte Twitter de notre journaliste : @vvantighem