JUSTICETrente ans de prison requis contre l’assaillant de trois militaires à Nice

Procès de l’attaque de militaires à Nice : Trente ans de réclusion requis contre Moussa Coulibaly

JUSTICEL’avocat général a demandé d’assortir cette peine d’une période de sûreté des deux tiers, estimant que l’accusé représentait « un véritable danger » pour la société
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • Moussa Coulibaly, 35 ans, est jugé devant la cour d’assises spéciales de Paris pour l’agression de trois militaires de l’opération Sentinelle, le 3 février 2015 à Paris.
  • L’avocat général a requis trente ans de réclusion à son encontre.
  • Le magistrat a demandé d’assortir cette peine d’une période de sûreté des deux tiers, estimant que l’accusé représentait « un véritable danger » pour la société.

Le verdict est attendu dans la journée. Ce jeudi matin, l’avocat général a requis à Paris trente ans de réclusion à l’encontre de Moussa Coulibaly pour avoir tenté d’assassiner au couteau trois militaires à Nice en février 2015, un peu moins d’un mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. Il encourt la réclusion criminelle a perpétuité.

Le magistrat a demandé à la cour d’assises d’assortir cette peine d’une période de sûreté des deux tiers, estimant que l’accusé, connu pour des faits de petite délinquance jusqu’à son passage à l’acte, représentait « un véritable danger » pour la société.

Ce « disciple de l’Etat islamique » est « l’un des tout premiers à avoir répondu » à l’appel de l’organisation terroriste à commettre des attentats sur le sol français, a souligné le magistrat, qualifiant Moussa Coulibaly, 35 ans, de « pionnier » dans les attaques au couteau devenues « menaces quotidiennes ».

« Des explications qui vous font honte »

Le 3 février 2015, ce jeune radicalisé de Mantes-la-Jolie (Yvelines), tout juste expulsé de Turquie, avait, dans une artère commerciale très fréquentée de Nice, blessé avec un long couteau deux militaires en faction devant un centre communautaire juif, avant d’être maîtrisé par un troisième soldat.

En garde à vue, Moussa Coulibaly avait clamé sa haine de la France, des policiers, des militaires et des juifs. A l’ouverture de son procès lundi, il avait pour la première fois reconnu « l’intégralité des faits », avant de revenir sur ses aveux mercredi, affirmant qu’il ne voulait « pas tuer » ces militaires.

« Quand je vous entends dire que vous vouliez simplement balafrer les militaires pour les marquer au visage, je trouve que ce sont des explications qui vous font honte », a lancé l’avocat général à l’accusé, tête baissée et regard vide dans le box.

« Toujours tenaillé par sa haine des institutions »

Pour le représentant de l’accusation, l’intention de tuer, la détermination et la préméditation ne font « aucun doute ». Moussa Coulibaly, porteur de deux couteaux dont l’un dissimulé dans une chaussette, était passé dans l’heure précédant l’attaque à trois reprises devant les militaires, a rappelé le magistrat.

Ce dernier n’a trouvé « aucune circonstance atténuante » à l’accusé, qui bénéficiait d’un « entourage familial solide ». Moussa Coulibaly, « toujours tenaillé par sa haine des institutions » n’a par ailleurs exprimé « aucun regret » à l’audience et s’était dit « prêt à recommencer », a estimé l’avocat général.

L’accusation a toutefois requis l’acquittement pour l’infraction d’association de malfaiteurs terroriste, Moussa Coulibaly ayant « tout seul » tenté de rejoindre la Syrie et l’Etat islamique, avant d’être expulsé de Turquie en janvier 2015.