Pas-de-Calais : Un détenu condamné à la perpétuité pour avoir tué un autre prisonnier
VERDICT•Deux détenus de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, comparaissaient aux assises pour avoir étranglé un troisième prisonnier dans sa celluleG.D. avec AFP
L'essentiel
- Deux prisonniers ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité et 30 ans de prison pour l'assassinat d'un co-détenu en 2017.
- En 2017, un détenu de Vendin-le-Vieil avait été étranglé dans sa cellule à l’aide d’un lacet.
Ils avaient tué un prisonnier en 2017 au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. Deux prisonniers ont été condamnés, ce mercredi, par la cour d'assises du Pas-de-Calais à la réclusion criminelle à perpétuité et 30 ans de prison, pour l'assassinat d'un co-détenu en 2017.
Après près de six heures de délibéré, Franck Siegler a écopé de la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté. L'homme de 52 ans, qui avait déjà été condamné en 1987 et 2010 pour homicides, avait reconnu pendant l'instruction être l'auteur du crime.
« Défaillances graves »
Il avait expliqué aux enquêteurs vouloir par ce geste contester ses conditions de détention et obtenir son transfert. Aujourd'hui détenu à Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, il a refusé d'être extrait de sa cellule pour comparaître devant les jurés de Saint-Omer. Il avait déjà été transféré de nombreuses fois et Vendin-le-Vieil était son 44e établissement d'affectation.
Jonathan Fragnière, 31 ans, a quant à lui été condamné à 30 ans de réclusion assortis de 15 ans de sûreté. Il a lui nié toute implication.
En janvier 2017, Geoffrey Debouver, 27 ans, avait été tué par strangulation dans sa cellule à l’aide d’un lacet. Pour Me Carine Delaby-Faure, avocate des parties civiles, l’administration pénitentiaire est « en partie responsable du drame » en raison de ses « défaillances graves ».
« Un comportement qui appelle peu de complaisance »
« L’auteur de la strangulation avait réédité dans le bureau de la direction ses menaces une demi-heure avant son passage à l’acte, a-t-elle rappelé aux jurés. Tous les voyants étaient au rouge, les menaces successives de Franck Siegler n’ont pas été prises en considération ».
Me Benoît David, avocat de Franck Siegler, a reconnu « le comportement détestable qui appelle peu de complaisance » de son client, mais a rejeté la notion de préméditation et donc d’assassinat.
« La victime a été choisie par hasard »
« Il y a eu volonté de tuer mais pas avec un caractère de préparation. La victime a été choisie par hasard », a-t-il affirmé, estimant que « sa mort n’a pas été préparée ». « La peine d’élimination qui vous est demandée va le rendre encore plus fou. »
Quant à Jonathan Fragnière, « il n’a jamais eu l’intention de tuer », a assuré son avocat, Me Cyrille Bouchaillou, qui avait demandé l’acquittement de son client.