Rennes : Condamnée après un accident de train mortel, « la SNCF va devoir se bouger pour protéger ses clients »
JUSTICE•La cour d’appel a confirmé ce mardi les condamnations de SNCF Réseaux, SNCF Mobilités et d’un chauffeur routier après l’accident de train mortel survenu en 2011 à Saint-Médard-sur-IlleJérôme Gicquel
L'essentiel
- La cour d’appel de Rennes a confirmé ce mardi les condamnations de la SNCF et d’un chauffeur routier après un accident mortel qui avait fait trois morts et des dizaines de blessés en 2011 à Saint-Médard-sur-Ille.
- A l’annonce de la décision, les familles des victimes ont exprimé leur « profond soulagement ».
- Elles espèrent maintenant que la SNCF va engager des travaux de sécurisation sur les passages à niveau identifiés comme dangereux.
Assise sur un banc de la cour d’appel de Rennes, Marie-Louise Beaupère peine à cacher son émotion. « Cette décision ne me rend pas heureuse mais cela m’apaise », indique-t-elle. Avec d’autres victimes de l’accident de train mortel de Saint-Médard-sur-Ille ( Ille-et-Vilaine), qui avait fait trois morts et plusieurs dizaines de blessés le 12 octobre 2011, elle a entendu ce mardi matin la cour confirmer en appel les condamnations de la SNCF et du chauffeur du poids lourd qui avait été percuté par un TER à un passage à niveau.
Comme en première instance, le routier a écopé d’une peine de 36 mois de prison avec sursis tandis que les entreprises SNCF Réseaux et SNCF Mobilités ont été condamnées à 300.000 euros d’amende chacune pour « manquements graves » en matière de sécurité. Lors du premier procès, qui s’était tenu en juillet 2018, le tribunal correctionnel de Rennes avait estimé que « la SNCF avait connaissance de la dangerosité du passage à niveau n°11 de Saint-Médard » mais était restée « passive ».
« Ne pas attendre un nouveau drame »
« La SNCF va désormais devoir se bouger et ne pas attendre un nouveau drame pour protéger ses clients », a souligné Marie-Louise Beaupère. Président de l’association de victimes Solidarité Saint-Médard PN11, Lionel Labourdette estime quant à lui que cette décision de justice « doit être un électrochoc » pour l’entreprise ferroviaire. « Les passages à niveau identifiés comme dangereux doivent désormais faire l’objet de travaux de sécurisation au plus vite », a-t-il souligné à l’issue du délibéré.
En plus des amendes, la SNCF a également été condamnée à verser à certaines victimes des sommes de 50.000 euros au titre « du préjudice exceptionnel de mort imminente » et de 10.000 euros au titre « du préjudice d’angoisse, d’attente et d’inquiétude ». Les avocats de la SNCF n’ont pas souhaité réagir à la sortie de l’audience. Ils ont désormais cinq jours pour se pourvoir en cassation.