Bouches-du-Rhône: Le suicide d'un salarié de Lidl sur son lieu de travail de nouveau devant la justice
JUSTICE•Lidl a été condamné en première instance pour « faute inexcusable » suite au suicide d’un de ses salariés à Rousset et fait appel ce jeudi devant la cour d’Aix-en-ProvenceMathilde Ceilles
L'essentiel
- La société Lidl a été condamnée en première instance pour « faute inexcusable » après le suicide d’un de ses salariés sur son lieu de travail, un entrepôt de Rousset.
- Lidl a décidé de faire appel.
- L’audience s’ouvrira ce jeudi devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence.
Ce jeudi, la cour d’appel d'Aix-en-Provence est appelée à se pencher sur le suicide de Yannick Sansonetti, un salarié de Lidl qui s’est pendu le 29 mai 2015 sur son lieu de travail, un entrepôt de Rousset dans les Bouches-du-Rhône.
En juillet 2018, le tribunal des affaires sociales avait condamné Lidl pour « faute inexcusable ». L'entreprise était reconnue responsable dans ce décès pour ne pas avoir agi alors même qu’elle avait été alertée par l’Inspection du travail des « risques psychosociaux » que courait le salarié. Un suicide très médiatisé, notamment après la diffusion d’un numéro du magazine Cash Investigation sur le harcèlement au travail.
La politique managériale de Lidl en cause
Mais la société Lidl a fait appel de cette décision, et l’audience se tiendra ce jeudi après avoir été maintes fois repoussée pour des raisons de procédure. « Je serais surpris que Lidl fasse au cours de cette audience un mea culpa, confie Me François Burle, avocat de la mère de Yannick Sansonetti. Ils ne l’ont pas fait jusqu’à présent. Lidl fait appel. C’est son droit. Mais compte tenu du dossier, nous n’attendons qu’une seule chose : c’est la confirmation du jugement. »
Et d’assurer : « ma cliente ne fait pas cela pour l’argent mais pour que Lidl comprenne et prenne conscience de ce qu’ils ont fait. Je compte demander 45.000 euros de dommages et intérêts car la politique managériale de Lidl a abouti à de telles conséquences, à savoir le suicide de Yannick Sansonetti, tout ça pour que le chiffre d’affaires soit en expansion. Donc il faut taper là où ça fait mal. Il faut toucher au portefeuille. »
Contactée, l’avocate de Lidl, Me Brigitte Beaumont, fait savoir qu’elle réserve ses déclarations à la cour. De son côté, Lidl indique par le biais de son service communication ne pas avoir faire de commentaires à faire avant l’audience.