SANTELa justice ordonne des expertises sur des effets secondaires du Propecia

Médicament anti-calvitie : Des expertises sur des effets secondaires ordonnées par la justice

SANTELe Propecia est accusé de provoquer d’importants troubles comportementaux et sexuels, même après l’arrêt du traitement
20 Minutes avec agences

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La justice a ordonné ce mardi des expertises pour évaluer le lien éventuel entre la prise de finastéride, principe actif d’un médicament anti-calvitie et les troubles ressentis par trois hommes, dont l’un s’est suicidé. Ces expertises doivent être menées sous un « délai de huit mois à compter de l’avis de consignation », précisent les décisions du tribunal de grande instance de Nanterre, et dont l’AFP a obtenu copie.

Le TGI avait été saisi en référé (procédure d’urgence) par deux hommes et la famille d’un troisième, décédé. Le collège d’experts devra notamment « dire si le dommage survenu et ses conséquences étaient probables, attendus et redoutés » chez ces patients « en particulier ». Et « s’il résulte » du médicament « une atteinte permanente à l’intégrité physique et/ou psychique » de ces derniers.

Le coût de l’expertise pris à 75 % par le laboratoire

Le laboratoire américain Merck Sharp & Dohme (MSD) qui commercialise le finastéride sous le nom de Propecia, ainsi que l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, l’Agence nationale de sécurité du médicament et la Caisse primaire d’assurance maladie des Yvelines, avaient été assignés en juin par les demandeurs.

Le tribunal a décidé de faire supporter 75 % des coûts de l’expertise par le laboratoire, une décision qui permet « aux victimes d’accéder à la justice à des coûts raisonnables », selon Charles Joseph-Oudin, avocat des demandeurs. « Trois ou quatre » autres dossiers concernant le Propecia doivent être engagés devant la justice « d’ici la fin de l’année », a par ailleurs précisé son cabinet. 78 autres sont en cours de constitution.

Troubles comportementaux et sexuels

Commercialisé depuis 1999 pour lutter contre la chute des cheveux, le Propecia est accusé de provoquer d’importants troubles comportementaux et sexuels (baisse de la libido, impuissance, dépression). Des problèmes qui perdurent même après l’arrêt du traitement.

Le jeune homme qui s’est suicidé en 2016 s’était vu prescrire le médicament entre 2010 et 2013, d’abord par sa dermatologue puis par plusieurs médecins généralistes, pour lutter contre sa calvitie. Il aurait très vite été victime de perte totale de libido, de troubles de l’érection, de problèmes de concentration et de mémoire. Il avait alors dû arrêter ses études. Il avait fini par se suicider en raison « des effets indésirables subis sans parvenir à les réduire », affirme l’assignation le concernant.