Lyon : Condamné à dix ans de prison pour avoir brûlé sa compagne à l'acide
VERDICT•La victime, brûlée sur 30 % de son corps, a dû subir ensuite huit interventions chirurgicalesC.G. avec AFP
L'essentiel
- La cour d’assises du Rhône a condamné Grégory Alga, mercredi, à 10 ans de réclusion criminelle.
- Ce Lyonnais de 36 ans, en état de récidive, était poursuivi pour avoir jeté de l’acide sulfurique à trois reprises sur son ancienne compagne.
- Il a nié les faits, avançant que la victime avait cherché à s’automutiler pour obtenir des dommages et intérêts.
Dix ans de prison. C’est la peine prononcée par la cour d'assises du Rhône dans la nuit de mercredi à jeudi à l’encontre d’un Lyonnais de 36 ans. Grégory Alga était jugé pendant deux jours pour avoir frappé puis aspergé d’acide sulfurique son ancienne compagne, en août 2016.
La victime, aspergée à trois reprises, a aujourd’hui 30 % du corps brûlé. Elle a notamment dû subir huit interventions chirurgicales après son agression et a perdu une partie de son acuité visuelle.
Déjà condamné en 2013 pour violences conjugales
« Vous avez absolument besoin d’un suivi, pour le moins de risque possible de réitération des faits », a souligné la présidente de la cour d’assises, qui a prononcé une peine complémentaire de cinq ans de suivi sociojudiciaire. Plus tôt dans la soirée, l’avocate générale Dorine Breysse avait requis 18 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé, qualifié de « vraie dangerosité ».
Grégory Alga était en état de récidive, ayant déjà été condamné pour violences conjugales en 2013. Mais à la barre, il a avancé la thèse de l’automutilation de sa compagne, expliquant qu’elle s’était infligé les sévices toute seule afin de lui faire porter le chapeau et toucher des dommages et intérêts. Des arguments patiemment démontés par l’avocate générale.
« Volonté d’anéantir, d’avilir »
Durant les débats, le trentenaire a reconnu avoir frappé son ancienne petite amie d’une gifle et d’un coup de poing, mais a nié catégoriquement l’avoir aspergée d’acide. La victime avait été touchée au crâne, à la poitrine et au pubis. « Des endroits tellement symboliques, qui disent cette volonté d’anéantir, d’avilir », a relevé Me Alexandre Plantevin, avocat de la partie civile.
« L’infirmité permanente, irréversible, c’est ce qui fait la gravité de ce dossier », a ajouté Dorine Breysse. La victime, âgée de 46 ans, a assuré devant la cour que pendant l’agression, son agresseur lui affirmait, qu’ainsi, elle ne « referait plus sa vie ».